[Critiques] La Guerre des Boutons vs. La Nouvelle Guerre des Boutons

Publié le 1 Octobre 2011

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Sortie cinéma : 14 septembre 2011. Réalisé par Yann Samuell. Avec Eric Elmosnino, Mathilde Seigner, Fred Testot. 1960, un village dans le sud de la France. Une bande de garçons, âgés de 7 à 14 ans, menée par l’intrépide Lebrac, est en guerre contre les enfants du village voisin, leurs ennemis jurés. Une guerre sans merci, qui dure depuis des générations. On se bat pour l’honneur et la fidélité et, pour gagner, tous les moyens sont bons. Même, s’il le faut, combattre nu comme un ver, ou pire, accepter l’aide de Lanterne - une fille ! - la nouvelle recrue de la bande, pleine de panache et d’ingéniosité. Mais il n’est pas facile d’être une armée de petits hommes sans se faire attraper par Papa et Maman ! Quand, après la bataille, on rentre à la maison, les vêtements en lambeaux et des boutons en moins, mieux vaut se faire discret…

 

Ce n’est pas la première fois que le roman de Louis Pergaud (publié en 1912) se retrouve adapté au cinéma, on se souvient tous de la version réalisée par Yves Robert en 1961 ainsi qu’un remake US en 1994 par John Roberts. Mais ce que l’on sait moins, c’est qu’il existait déjà une version dans les années 30, celle de Jacques Daroy (1936). Pour la énième fois, le roman se retrouve une fois de plus adapté au cinéma, à deux reprises coup sur coup, à savoir celle de Yann Samuell (sortie sur les écrans le 14 septembre) et celle de Christophe Barratier (sortie seulement une semaine après !). C’est ce que l’on appelle de l’acharnement (attention, ce ne sont pas des remakes de la version de 1961, faute d’avoir pu obtenir les droits). A travers cette nouvelle version, Yann Samuell privilégie l’individualisme au profit du collectif, avec notamment le personnage central, sur lequel le film s’apitoie (son père n’étant plus là, il doit le remplacer à la ferme, il travail dure après l’école alors que ses amis font les fous dans la forêt, il quitte son école et ses amis pour se rendre dans un collègue, etc). Ajoutez à cela, une dimension politique, puisque le film se déroule en 1960, donc en pleine guerre d’Algérie (1954/1962), le héros en rajoute une couche lorsqu’il se met à chercher dans son dictionnaire le mot "indépendance" (en rapport avec la guerre qu’il livre avec ses copains et clin d’œil évident à la guerre d’Algérie). On regrettera que le film soit aussi sage et naïf, la bande-annonce nous montrait des acteurs tels que Eric Elmosnino, Mathilde Seigner, Alain Chabat ou encore Fred Testot, finalement, ils ne sont que des faire-valoir, relégués au second plan, il ne faudra donc pas s’attendre à grand chose de leur part. Dénué d’enjeux dramatiques, ceux qui connaissent déjà au moins une des précédentes versions pourront sans le moindre problème se passer de celle-ci qui n’apporte strictement rien de nouveau ou d’orignal. Reste au final, une qualité photo soignée, de beaux paysages et de jeunes acteurs pour le moins corrects, c’est bien mince pour nous tenir en haleine durant plus de 90 minutes.

 

* Moyen.

 

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Sortie cinéma : 21 septembre 2011. Réalisé par Christophe Barratier. Avec Laetitia Casta, Guillaume Canet, Kad Merad. Mars 1944. Alors que la planète est secouée par les soubresauts de la guerre mondiale, dans un petit coin d’une campagne française se joue une guerre de gosses… Car, depuis toujours, les gamins des villages voisins de Longeverne et Velrans s'affrontent sans merci. Mais, cette fois, leur guerre va prendre une tournure inattendue : tous les petits prisonniers se voient délestés des boutons de leurs vêtements, en sorte qu’ils repartent presque dénudés, vaincus et humiliés. Ce conflit porte désormais un nom : la "guerre des boutons". Et le village qui aura récolté le plus de boutons sera déclaré vainqueur… En marge de ce conflit, Violette, une jeune fille d'origine juive, fait battre le cœur de Lebrac, le chef des Longeverne. La véritable origine de Violette sera-t-elle dénoncée et découverte ?

 

Ce n’est pas la première fois que le roman de Louis Pergaud (publié en 1912) se retrouve adapté au cinéma, on se souvient tous de la version réalisée par Yves Robert en 1961 ainsi qu’un remake US en 1994 par John Roberts. Mais ce que l’on sait moins, c’est qu’il existait déjà une version dans les années 30, celle de Jacques Daroy (1936). Alors que la version de Yann Samuell se déroulait dans les années 60, en pleine guerre d’Algérie, cette fois-ci, Christophe Barratier situe son intrigue dans les années 40, pendant la Seconde Guerre Mondiale. A titre de comparaison entre les deux dernières versions, celle de Christophe Barratier a indéniablement bénéficiée d’un budget beaucoup plus confortable comparé à Yann Samuell. Cela se ressent aisément, pourtant, le film avait tout pour être bâclé dès le départ, avec un tournage et un montage à la va-vite (le tournage a eu lieu entre mi-juin et fin-juillet), ajoutez à cela un montage précipité pour pouvoir livrer une version définitive à la rentrée, on s’attendait au pire, mais il faut bien reconnaître que Christophe Barratier a de la ressource pour nous offrir une jolie fresque auvergnate. Avec de superbes plans, une jolie qualité photo et une B.O omniprésente, le réalisateur ne lésine devant rien, comme en atteste quelques grands noms du cinéma français qui tentent de se faire une place auprès des gamins (Laetitia Casta, Guillaume Canet, François Morel, Kad Merad & Gérard Jugnot). Alors que Yann Samuell privilégiait les enfants, dans cette version, les adultes sont bien plus présents, certes ils n’ont pas le monopole, mais on obtient au final, un habile mélange qui conviendra parfaitement tant aux petits comme aux grands.

 

** Bon film.

 

Critiques by RENGER Benoit

Rédigé par Geotoine

Publié dans #Critiques

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