[Top 10] Quels sont les meilleurs films du 1er semestre 2012 ?
Publié le 9 Juillet 2012
Nous voilà déjà arrivés à la moitié de l'année et il est désormais temps de faire un bilan des nombreux films que nous vus durant ces six premiers mois de l'année 2012. Pour se faire, nous avons fait appel à Cinéphile NostalGeek, qui s'occupe de la rédaction des critiques sur le blog, et nous lui avons demandé d'établir un classement des meilleurs films de ce début d'année. Découvrez ci-dessous ses choix.
[Top 3] Les meilleurs films d'animation du 1er semestre 2012 par Cinéphile NostalGeek
Hors Compétition. Le Roi Lion 3D de Roger Allers et Rob Minkoff ****
Le Roi Lion (1994) est assurément l’un des plus beaux films des studios Disney ! L’histoire y est touchante, attendrissante, émouvante, drôle et le tout est accompagné par une impressionnante B.O (qui fut d’ailleurs récompensée par deux Oscars, celui de la Meilleure Musique pour Hans Zimmer et celui de la Meilleure Chanson pour Elton John avec son désormais célèbre "Can You Feel the Love Tonight"). Une qualité visuelle incomparable, près de 15 ans après sa réalisation, le film reste toujours aussi impressionnant tant par sa qualité artistique que technologique. Les plans sont magnifiques, les couleurs et les reconstitutions des paysages y sont fidèles, comment ne pas tomber sous le charme de ce voyage sur le sol africain ? Plus gros succès de l’Histoire au box office pour un film d’animation (jusqu'à ce que Le Monde de Nemo - 2003 ne vienne le détrôner !), ce premier opus (qui se verra doter de deux suites en 1998 & 2004) reste un sommet en la matière !
Plus d’une quinzaine d’année après sa conception, Disney Animation a eu la brillante idée de le ressortir en qualité Blu-Ray (nécessitant ainsi la remasterisation intégrale du film) offrant ainsi une qualité d’image supérieure à celle d’origine), ajoutez à cela une version 3D relief (le film a donc été converti afin d’être exploité à la fois en salles et sur support). Cette dernière technologie n’apporte hélas pas grand chose (si ce n’est une belle liasse de billets aux ayant droits). Si vous espériez des effets de jaillissement, passez votre chemin, ici seuls quelques plans bénéficient réellement de cet apport, notamment dans la profondeur de champs (ce qui facilitent l’immersion du spectateur, notamment sur une séquence aérienne avec Zazu). Mais au final, la 3D relève plus d’un artifice négligeable, ce qui n’empêche en aucun cas de savourer comme il se doit ce grand classique Disney.
3. L'Age de Glace 4, la Dérive des Continents de Steve Martino et Mike Thurmeier **
Quatrième opus de la franchise L'Âge de glace (2002/2006/2009), où l’on retrouve une fois de plus l’ensemble de la fine équipe, à savoir Elie & Manny (le couple de mammouths), Diego (le tigre à dents de sabre), Sid (le paresseux) et l’adorable et au combien hilarant Scrat, l’écureuil préhistorique qui cours inexorablement après son gland. Dix ans après le premier opus, le Studio Blue Sky continue de s’améliorer en terme de technique visuelle et graphique, mais peine tout de même à atteindre le statut de DreamWorks et encore plus celui de Pixar.
Avec les années, le studio a pris la mauvaise habitude de nous dévoiler les mésaventures de Scrat en guise de teaser plusieurs mois avant la sortie du film ("Scrat's continental crack-up" a été dévoilé il y a plus d’un an !), c’est donc sans surprise que l’on découvrira Scrat enchaîner catastrophes après catastrophes, si on connait à l’avance ce qu’il déclenche (faute de nous l’avoir révélé dans le teaser), fort heureusement, le studio nous réserve tout de même quelques (rares) séquences qu’ils ont pris soin de ne pas nous dévoiler.
A côté de ça, on retrouve aussi quelques nouvelles têtes, à commencer par Peaches, la fille d’Elie & Manny (née dans le précédent volet et que l’on a pas vraiment eu le temps de connaître), Louis (une sorte de hérisson préhistorique et meilleur ami de Peaches), Ethan le mammouth star du lycée, dans la famille de Sid on pourra aussi signaler la présence de son oncle (à l’hygiène douteuse) ainsi que l’adorable Mémé (sa grand-mère qui perd la tête). Sans oublier enfin la équipe de pirates (Gutt un orang-outan en guise de Capitaine, Quint un lapin sous acide, Flynn un hilarant éléphant de mer et Shira une tigresse à dents de sabre).
Malgré un bestiaire encore plus imposant que dans les précédents opus, il est important de souligner que la saga commencer sérieusement à s’essouffler (et ce, depuis le troisième volet). Le scénario a beau être original (après avoir déclenché l’ère glaciaire dans le premier opus, Scrat déclenche malgré-lui un bouleversement d’une ampleur planétaire, à savoir la dérive des continents, entendez-par là, la création des continents tels que nous les connaissons aujourd’hui !), l’histoire n’en reste pas moins paresseuse une fois que la présentation de tout le bestiaire a été faite, elle a le don de rapidement tourner en rond (la relation tendue entre Manny & Peaches, cliché type de la relation conflictuelle entre un père et son adolescente).
Mais cela ne nous empêchera pas bien évidemment d’apprécier la mise en scène rythmée mettant en scène la joyeuse bande, aux côtés des pirates et d’une adorable ribambelle d'hamsters préhistoriques (imaginez un croisement entre des hamsters et des cochons d’inde échoués sur une île paradisiaque), sans oublier aussi les monstres marins qui font halluciner quiconque se trouvent en travers de leur chemin (fous rires assurés). Enfin, est-il nécessaire de rappeler que l’on regrettera (comme toujours), la faible présence à l’écran de Scrat, alors que chaque secondes en sa compagnie est un déclencheur de bonne humeur.
2. Zarafa de Rémi Bezançon et Jean-Christophe Lie ***
Très agréable surprise de la part de ce sympathique et magnifique film d’animation qui retrace une anecdote peu connue de tous, à savoir l’introduction de la toute première girafe en France au XIXème siècle (en 1827 plus précisément). Zarafa (2012) est une œuvre qui ravira aussi bien les petits que les grands avec ses nombreux rebondissements, ces péripéties qui nous entraînent de l’Egypte à la France, tout en traitant de sujets aussi variés qu’importants, tels que l’esclavage, le racisme ou encore la mort.
Du désert du Sahara en passant par le port d’Alexandrie, de Marseille à Paris, les aventures sont nombreuses contrairement à ce que laisse penser la courte durée du film (80 minutes). Entre émotions, rage de vaincre et injustice, humour et musique envoûtante, le tandem Bezançon/Lie réussit leur pari, nous divertir, nous dépayser et nous faire découvrir une formidable histoire, le tout à travers des personnages haut en couleur et des paysages splendides, le tout, sans 3D relief, uniquement à travers une remarquable 2D à l’ancienne !
1. Madagascar 3, Bons baisers d'Europe de Eric Darnell, Tom McGrath et Conrad Vernon ***
A part Pixar avec Toy Story (1995/1999/2010) et DreamWorks avec Shrek (2001/2004/2007/2010), rares sont les sagas à remonter dans notre estime passé le cap du fameux (et risqué) deuxième opus (surtout si le premier était une franche réussite). Mais les franchises n’ont plus de secret pour DreamWorks, comme nous le prouve cet excellent, vivifiant et hilarant troisième opus de la désormais trilogie Madagascar.Après l'île de Madagascar (2005) et les vastes plaines d'Afrique (2008), on retrouve toute la bande au grand complet (Alex le lion, Marty le zèbre, Melman la girafe, Gloria l’hippopotame, la bande de pingouins psychotiques, des singes, King Julian & Maurice), ainsi que quelques nouvelles têtes (Vitaly le tigre russe, Gia la jaguar italienne, Stefano l’otarie, l’hilarante ours Sonya, etc) en Europe, comme cela avait d’ailleurs été le cas avec Cars 2 (2011) de Pixar.
Encore plus survolté et déluré, le trio Darnell/McGrath/Vernon s’est lâché et nous entraîne dans un improbable et surréaliste voyage de Monaco en passant par Rome, Londres et New-York. Les séquences s’enchaînent à vive allure (accrochez-vous !), les gags cartoonesques et autres scènes psychédéliques vont émerveiller les plus petits (un magnifique mix entre Fantasia - 1940 & Dumbo - 1941). C’est à se demander à quoi ont pu carburer les scénaristes et animateurs, étaient-ils sous l’influence de certaines drogues ? Toujours est-il que cet énième opus vaut amplement le détour, accrochez votre ceinture et ouvrez grand vos mirettes.
[Top 10] Les meilleurs films (hors animation) du 1er semestre 2012 par Cinéphile NostalGeek
Hors compétition. Titanic de James Cameron ****
Succès planétaire, budget colossale, gain au box office faramineux, chef d’œuvre du genre qui a portant connu bon nombre d’adaptations (1912/1943/1953/1958 & 1979), James Cameron tire le jackpot ici, avec Titanic (1997) une version alliant prises de vues réelles (dont de véritables prises de vues sous-marines de l’épave) et numériques (de formidables reconstitutions). Ce film, l’un des plus cher de l’histoire du cinéma Hollywoodien lors de sa sortie (200 millions de $), a perduré en tête du box office dans plus de cinquante pays et a amassé presque 2 milliards de $ de recette (il fut donc le premier à franchir la barre du milliard). Cameron ressuscite avec brio et doigté ce mythe, cette « légende », ce mastodonte des mers qui se dévoile sous nos yeux avec un tel réalisme et ce, grâce à de splendides effets spéciaux, incrustations et autres jeux de lumières.
Bien sûr, que serait Titanic (1997) sans son casting si riche et si bien choisit, avec Billy Zane, Kathy Bates, Bill Paxton et bien sur, l’un des couples les plus glamour du 7ème Art : Leonardo DiCaprio & Kate Winslet. Et puis, il y a aussi la mise en scène, cette aventure passionnante et trépidante où se crée une relation touchante et risquée. Puis la tension monte crescendo, lorsque le bateau heurte l’iceberg et s’apprête a sombrer. Le compte à rebours défile, les survivants seront peu nombreux au final (705 passagers sur les 2243 furent sauvés, à cause du manque de canots, de gilets de sauvetages, d’une eau glacée et des secours qui mettront plusieurs heures à arriver sur le lieu du drame). Le final est une course contre la montre haletante et électrisante, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du bateau. Et enfin, la B.O, celle composée par James Horner, une musique qui ne fait plus qu’un avec le film, sans oublier les 14 nominations aux Oscars dont 11 récompenses, dont bien sûr, celle du Meilleur Film et du Meilleur Réalisateur.
Réalisé 85 ans après le naufrage (qui avait eu lieu dans la nuit du 14 au 15 avril 1912), après avoir redonné ses lettres de noblesse à la 3D relief par le biais d’Avatar (2009), James Cameron a eu l’idée de convertir son film et de le ressortir (en avril 2012, soit pratiquement 100 ans jour pour jour après le naufrage !). Une idée qui était loin de nous déplaire et qui, du point de vue marketing s’avérait être une riche idée. Mais au final, si James Cameron nous avait bluffé avec son dernier film, on ne peut pas vraiment dire que Titanic se soit amélioré grâce à la 3D, le film étant dès le départ une œuvre remarquable, ce nouvel ajout apparaît aujourd’hui superflu (mais qui a un coût tout de même : 18 millions de $) et donc inutile, le film se suffisant à lui-même.
10. Le Prénom de Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte ***
Avant d’être un film, Le Prénom (2012) a été une pièce de théâtre écrite par Alexandre de La Patellière & Matthieu Delaporte (ce sont eux qui ont réalisé l’adaptation au cinéma). C’est suite à son succès rencontré sur les planches (tant au niveau de la critique que des spectateurs, la pièce ayant même été vendue à l’étranger) que le tandem a décidé de lui offrir une seconde vie via cette adaptation où se sont les mêmes acteurs qui reprennent leurs rôles (à l’exception de Jean-Michel Dupuis qui a été remplacé par Charles Berling), ainsi on y retrouve Patrick Bruel, Guillaume De Tonquédec, Valérie Benguigui & Judith El Zein dans les rôles principaux de ce huis-clos se déroulant intégralement au sein d’un appartement parisien (comme ce fut le cas pour Carnage (2011) de Roman Polanski qui avait adapté la pièce de théâtre Le Dieu du Carnage (2006) de Yasmina Reza et où l’on y retrouvait la même unité de temps et de lieu).
Ce qui nous surprend en premier lieu, c’est qu’en réalité, le film ne se focalise pas uniquement sur le choix litigieux du prénom, sur les 110 minutes que compte le film, la première partie lui est certes consacrée, mais la seconde quant à elle nous réserve bien des surprises, notamment au sujet des divers protagonistes présents dans cet appartement où la tension est à son comble. En effet, chacun des personnages a droit à son moment d’anthologie, lorsque le vernis se craquelle et laisse entrevoir ce qui sommeil en chacun d’eux. Des personnages haut en couleur, qu’ils soient de gauche ou de droite, véritables "bobo" ou intello, coincé ou maîtresse de maison explosive, personne n’est laissé à l’écart et chacun va devoir passer à la casserole et ce, pour notre plus grand plaisir qui les regardons s’invectiver avec un large sourire du début à la fin (un véritable plaisir coupable).
9. Prometheus de Ridley Scott ***
Dire que l’attente a été longue serait un euphémisme, plus de 30 ans après son cultissime (et indétrônable) Alien - Le Huitième passager (1979), Ridley Scott revient sur l’un de ses chefs d’œuvres en y réalisant un pseudo prequel qui nous entraîne dans une quête pas comme les autres, censée nous dévoiler les origines de l’humanité sur Terre, quitte a créer une nouvelle mythologie. Pourquoi s’agit-il d’un pseudo prequel ? Pour la simple et bonne raison que le film ne se focalise pas essentiellement sur les Xénomorphes (la célèbre créature baveuse d’acide) mais plus précisément sur les agissements (motivations et conséquences) du Space Jockey (le géant fossilisé), autre célèbre et mystérieux protagoniste apparaissant dans le premier opus de ce qui deviendra plus tard une franchise (1979/1986/1997).
En désirant lever le voile sur la création de l’humanité, Ridley Scott s’est amusé à nous concocter un scénario tarabiscoté mais qui n’en reste pas moins crédible pour de la science-fiction, nous entraînant dans une passionnante et palpitante aventure comme on en voit rarement aujourd’hui au cinéma et plus précisément dans la science-fiction. Ridley Scott s’en est donné les moyens (150 millions de $) et cela se ressent aisément, pour sa première réalisation en numérique et en 3D relief, il nous offre de fabuleuses séquences, magnifiées par une très belle photo et des décors soignés, aussi bien en intérieur qu’en extérieur (les séquences hors studio ont été tournées en Islande). Visuellement bluffant, on se prend au jeu et on adhère sans le moindre mal à sa mythologie créée de toute pièce.
On adhère en grande partie grâce à la distribution où l’on y retrouve d’excellents acteurs venus de divers horizons, à commencer par Noomi Rapace (révélée aux yeux du monde en 2009 dans l’adaptation suédoise de Millenium), avec à ses côtés Michael Fassbender (dans le rôle du réplicant), la magnifique Charlize Theron, le méconnaissable Guy Pearce (le président de Weyland Industries), Idriss Elba ainsi que Logan Marshall-Green (qui ressemble sensiblement à Tom Hardy !). La fin du film quant à elle annonce clairement la couleur, une nouvelle saga peut voir le jour, reste à savoir maintenant si Ridley Scott s’en donnera les moyens, car il y a du potentiel et on ne demande qu’à en découvrir ses moindres secrets.
8. Avengers de Jess Whedon ***
On l’attendait avec une grande impatience cette "réunion de famille" où toute l’écurie (ou presque) de Marvel s’est donné rendez-vous. Avengers (2012) regroupant plusieurs super-héros (créé par Stan Lee et Jack Kirby en 1963), dont plusieurs adaptations cinématographiques avaient vu le jour ces dernières années que ce soit L'Incroyable Hulk (2008), Iron Man 1 & 2 (2008/2010), Thor (2011) ou encore Captain America (2011), il était grand temps que Marvel les réunisse pour les faire cohabiter et surtout combattrent tous ensemble pour un seul et même but. C’est donc avec beaucoup de plaisir que l’on retrouve Iron Man, Hulk (le docteur Bruce Banner), Thor, Captain America, la Veuve Noire (Natasha Romanoff), Oeil-de-Faucon (Clint Barton), Loki et bien évidemment Nick Fury. Pour ceux qui s’attendaient aussi à y retrouver Spider-Man, toute la bande des X-Men ou des 4 Fantastiques, ce sera hélas inenvisageable pour des questions de droits (le premier appartenant à Sony et les autres à la Fox), mais il n’est pas impossible d’imaginer (dans un futur proche ?) un film où ils pourraient tous se cohabiter.
A la réalisation, on sera surprit de retrouver Joss Whedon, d’autant plus que ce dernier n’en est qu’à son second long-métrage après le décevant Serenity - L'Ultime rébellion (2005). Pourquoi les studios Marvel ont-ils choisi le créateur de Buffy contre les vampires (1996/2003) pour mettre en scène cet opus si important ? Ce qui est sûr, c’est qu’il parvient sans le moindre mal a diriger cette grosse production (budgété à plus de 200 millions de $ tout de même), où durant plus de 130 minutes, il prendra le temps de revenir vers chacun des protagonistes, avant de parvenir à tous les réunir dans un huis-clos où, en pleine crise existentielle, ils auront le temps de peser le pour et le contre quant à savoir s’ils doivent venir en aide au S.H.I.E.L.D. (dont les agissements sont loin d’être clair). Et enfin, le clou du spectacle, c’est bien évidemment l’assaut sur l’île de Manhattan (reconstitué à Cleveland) où nos super-héros s’unissent dans un déluge de pyrotechnie et de SFX dont on ne peut s’empêcher de repenser au dernier film de Michael Bay (Transformers 3 - 2011) dont la dernière partie se déroulait elle aussi en plein centre ville.
Niveau distribution, rien de nouveau puisque l’on retrouve toujours les mêmes acteurs à savoir Robert Downey Jr., Chris Hemsworth, Chris Evans, Scarlett Johansson, Jeremy Renner, Tom Hiddleston & Samuel L. Jackson, seul petit nouveau a signaler (et pas des moindres !), c’est la présence de Mark Ruffalo, qui n’est autre que le troisième acteur a incarner Hulk au cinéma, après Eric Bana (Hulk - 2003) & Edward Norton (L'Incroyable Hulk - 2008), il prend la relève et s’avère tout à fait crédible dans ce rôle de docteur torturé par ses émotions. Là où Joss Whedon nous surprend, c’est qu’il est parvenu à rendre son film de super-héros étonnamment hilarant, c’est pourtant la dernière chose auquel on aurait imaginé. Insuffler au film des moments drôles, permettant de faire retomber la tension, alternant entre scènes d’action et fous-rires (mention spéciale à la séquence réunissant Hulk & Loki), c’est grâce à cela que le réalisateur parvient à se démarquer de ses prédécesseurs, offrant ainsi au film une toute autre approche (tout en restant sérieux, cela va de soi).
7. Les Crimes de Snowtown de Justin Kurzel ***
Le cinéma Australien nous aura réservé de très belles perles cinématographiques en 2011, après Animal Kingdom (2011) & Sleeping Beauty (2011), c’est au tour de Justin Kurzel de nous prouver ses talents avec un premier long-métrage d’une rare intensité. Les Crimes de Snowtown (2011) relate un sordide fait divers survenu en Australie dans les années 90 où un serial killer a sévit (assassinant brutalement une dizaine de personnes). On y découvre une famille défavorisée, où une mère célibataire tente d’élever seule ses enfants dont l’un est victime de viols répétés par l’un de ses voisins (et par son propre frère !). Leur vie va alors changer lorsqu’ils feront la rencontre de John Bunting, un homme charismatique, véritable gourou où tous absorbent ses paroles comme si elles étaient divines alors que ce dernier cache en réalité une toute autre facette. Jamie, l’adolescent victime de viols répétés va alors voir en lui un père de substitution, se prenant d’affection pour lui, ce dernier va se retrouver aspirer dans une spirale infernale, mais hélas pour lui, lorsqu’il s’en rendra compte, il sera déjà trop tard.
Justin Kurzel nous bluffe littéralement avec son premier film, il parvient à nous immiscer dans cette famille, au cœur d’une société laissée à l’abandon, au cœur des laissés pour compte, où l’impressionnant Daniel Henshall en impose dans le rôle du serial-killer charismatique qui d’un simple regard, nous hypnotise en retenant notre attention quoi qu’il puisse se passer. Tout est dans le regard, que ce soit avec Daniel Henshall ou Lucas Pittaway (l’adolescent), Justin Kurzel est parvenu à nous restituer avec une telle véracité et une telle vigueur ce terrible fait divers, que ce premier film est assurément à ne pas laisser entre toutes les mains (le film y traite à la fois de la pédophilie, de l’homophobie et n’hésite pas à insister sur les quelques scènes de violences rarement suggérées, rendant l’atmosphère pesante).
6. Tyrannosaur de Paddy Considine ***
Après nous avoir bluffé dans Neds (2010), qui d’autre que Peter Mullan pouvait interpréter ce veuf en proie à de violents tourments ? Après avoir réalisé son court-métrage Dog Altogether (2007), pour lequel Paddy Considine a remporté le Lion d’Or au Festival de Venise, ainsi qu’un BAFTA, le jeune réalisateur a donc décidé de prolonger l’expérience de son court en y réalisant une version longue (qui est en réalité le prolongement de son court-métrage), toujours interprété par Peter Mullan & Olivia Colman, c’est ainsi qu’est né Tyrannosaur (2011), son premier long-métrage récompensé au Festival de Sundance 2011, au BIFA 2011, au Festival du Film Britannique de Dinard 2011, ainsi qu’au BAFTA 2012 !
90 minutes durant lesquels Paddy Considine ne lésine devant rien, on est véritablement devant une œuvre âpre et qui vous hante longtemps après la projection. Elle nous apparaît tellement réaliste, de part le traitement de ses personnages ou part la façon dont le film nous plonge au cœur d’un univers si glacial et pauvre. L’intrigue se déroule dans un quartier morne et populaire de Glasgow, si la première demie-heure s’intéresse uniquement au personnage de Joseph, le reste du film se focalisera essentiellement sur les deux personnages principaux du film, qui en apparence, n’ont absolument rien en commun (à savoir Joseph & Hannah, respectivement interprété par Peter Mullan & Olivia Colman), mais qui en réalité, cachent tout deux une existence misérable, en proie à l’alcoolisme pour l’un et à la violence domestique pour l’autre. Paddy Considine nous bluffe littéralement avec son premier film, dont le scénario est d’une rare justesse, tout comme les interprétations poignantes de l’irascible Peter Mullan, de la touchante Olivia Colman ou encore d’Eddie Marsan (détestable au plus haut point).
5. Bellflower de Evan Glodell ***
Premier long-métrage qui n’augure que de très bonnes choses pour la suite de la carrière de ce réalisateur en herbe qu’est Evan Glodell. Avec un budget infinitésimal (on parle de 17000 $ !), ce dernier aura cumulé les casquettes sur sa romance apocalyptique, à la fois réalisateur, scénariste, producteur, monteur et interprète (!), présenté dans pas moins d’une trentaine de festivals à travers le monde, on comprend mieux comment ce film parti de rien a ainsi pu gagner une telle notoriété. La trentaine à peine entamée, Evan Glodell nous bluffe avec son drame romantico/apocalyptique aux allures de docu/fiction qui suit le parcours (ou plutôt l’errance) de deux amis qui mettent toute leur énergie à la confection d’un lance-flammes et d’une voiture de guerre, qu’ils nomment "la Medusa". Leur délire post-adolescent les pousse à croire que l’apocalypse est proche et se préparent donc à devoir affronter un monde en ruine. Mais leur entente et leur plan pour survivre à l’apocalypse vont être perturbés par l’arrivée d’une fille qui va peu à peu s’immiscer au sein d’un duo indéfectible, ce qui aura pour conséquences des répercussions auquel nul ne s’attendait.
En un rien de temps, les références flagrantes à l’univers de Mad Max (1979) nous sautent aux yeux, Bellflower (2011) est une bouffée d’air frais dans l’univers du cinéma indé US, avec un scénario complètement barré, des personnages coupé de toute réalité et une qualité photo sidérante où l’esthétisme joue un très grand rôle (les objectifs de caméras ayant été fabriqués par le réalisateur, le film bénéficie ainsi d’un large choix concernant le format de prises de vues, alternant ainsi le 8mn, le 16mn et le 35mn, le mélange s’intégrant parfaitement dans la mise en scène et les choix de prises de vues, offrant ainsi au film un cachet particulier que l’on retrouve nul part ailleurs, avec ses surexpositions et ses grains prononcés). Sans oublier aussi un travail accentué concernant la B.O, son premier long-métrage, fruit d’un travail de 3 ans de tournage nous bluffe tout bonnement et nous prouve qu’avec de la volonté, une équipe soudée, peu de moyen mais du talent à revendre, il est possible d’aller au bout de ses rêves et d’en restituer une œuvre hors norme.
4. The Raid de Gareth Evans ***
Précédé d’un très gros buzz suite à ses présentations dans divers festivals (une dizaine), notamment à celui de Sundance, Toronto et celui du film Asiatique de Deauville, le nouveau film de Gareth Evans avait tout de l’œuvre cataloguée pour une exploitation en DTV, les distributeurs étant tellement frileux et n’osant jamais laisser sa chance à ce genre de production spécialisée dans les arts-martiaux. Alors que son précédent et médiocre film (Merantau - 2009) était directement passé par la case DTV, le gallois Gareth Evans est quelqu’un chanceux, car en plus de bénéficier d’un très gros buzz, son troisième long-métrage va enfin pouvoir bénéficier d’une exploitation en salles dans l’hexagone et c’est amplement mérité car The Raid (2012) est une grosse claque cinématographique.
Un uppercut devrait-on dire, car ce petit film budgété à tout juste un million de dollar déboîte sévèrement, à base de cassage de bras, de jambes, de côtes et d’écrasements facials, ajoutez à cela des scènes d’action chorégraphiées à la perfection où s’enchaînent à un rythme effréné des séquences de gunfight, des cascades à mains nues ou à base de n’importe quel objets mis à disposition (poignards, marteaux, machettes, etc) sans oublier des jeux de jambes à la Bruce Lee vraiment démentielles. Dans la droite lignée de Ong Bak (2003), cette fois-ci, oubliez le may thaï et faites place au silat, un art martial indonésien qui va vous scotcher littéralement à votre fauteuil. Alors certes, le film ne bénéficie pas d’un scénario dès plus épais qui soit, mais soyons franc, en allant voir ce film, nous n’y allions pas pour ça mais pour simplement assister à une réelle performance physique qui trouve un réel intérêt ici, au cœur d’un survival complètement surréaliste et à l’ultraviolence poussée à son paroxysme, bref c’est totalement jouissif et ce, durant plus de 90 minutes !
3. Moonrise Kingdom de Wes Anderson ***
Wes Anderson n’en finit plus de nous séduire et nous bluffe littéralement avec son 7ème film. Moonrise Kingdom (2012) est une tragi-comédie magnifiée au millimètre près de par sa mise en scène (qui enchaîne dès le début du film de splendides travellings aussi bien latéraux que verticaux ou circulaires), en passant par sa photographie au teint jaunâtre, des somptueux décors aux costumes particulièrement soignés, ajoutez à tout cela une belle brochette d’acteurs venus de divers horizons (Bruce Willis, Edward Norton, Frances McDormand, Tilda Swinton, Jason Schwartzman Harvey Keitel, ainsi que Bill Murray, grand habitué du cinéaste), on est constamment surpris du naturel et de la facilité avec laquelle les deux jeunes héros (Jared Gilman & Kara Hayward) interprètent leurs personnages.
Wes Anderson nous fait retomber en enfance avec son histoire d’adolescents en fugue (un scout orphelin et une ado en crise se font la malle et sème la zizanie tout autour d’eux). Drôle, touchant, (très) décalé et formidablement interprété, le tout accompagné par une sympathique B.O, Wes Anderson continu de sublimer le cinéma indé US et ce, pour notre plus grand plaisir.
2. De rouille et d'os de Jacques Audiard ****
De Rouille et d'os (2012) est l’adaptation du recueil de nouvelles de Craig Davidson : "Un goût de rouille et d'os". A la réalisation on retrouve le talentueux Jacques Audiard qui en a retranscrit une magnifique et poignante histoire d’amour, un mélodrame passionnant où l’on fait la connaissance d’Ali (un père de famille fauché qui prend plaisir à donner des coups lors de combats de free-fight clandestins) et Stéphanie (une dresseuse d’orques qui se retrouve en chaise roulante après un accident survenu lors d’un show où elle a dû se faire amputer des jambes).
Trois ans après le bluffant Un Prophète (2009), lauréat du Grand Prix du jury lors 62ème du Festival de Cannes 2009 et de 9 Césars (en 2010) dont ceux du Meilleur Film & Meilleur Réalisateur, Jacques Audiard ne fait que confirmer tout le bien que l’on pense de lui et continu de se surpasser d’années en années (après Sur mes lèvres - 2001 & De battre mon cœur s'est arrêté - 2005). Son film nous captive, nous retient en haleine et nous émeut à la fois, de vrais personnages portés à l’écran par les prestations de Marion Cotillard (que l’on ne présente plus) et Matthias Schoenaerts (révélé dans le brillant Bullhead - 2011). Comme toujours, on assiste ici à une direction artistique sans aucune fausse note, pas le moindre pathos et où faute de mauvais goût (les scènes de sexe sont très pudique), pourtant n’importe quel cinéaste aurait pu faire l’erreur de signer un mélodrame avec les poncifs du genre, mais rien n’y fait, Jacques Audiard évite tout cela en nous offrant de magnifiques moments, touchants et sincères (lorsque Stéphanie, sur sa chaise roulante se remémore ses gestes de chorégraphie avec les orques ou lorsqu’elle va apposer sa main sur la vitre du bassin et qu’un orque vient y coller son museau).
Mais à côté de tout cela, le réalisateur n’hésite pas à y insuffler des moments drôles quitte à casser le rythme et évite ainsi au film de sombrer dans le drame larmoyant. Marion Cotillard imprime la pellicule de sa beauté sans fard, quant à Matthias Schoenaerts, comme dans son précédent film, c’est sa force et son caractère qui le magnifie dans ce rôle de frère/père raté et qui a tout à apprendre de la vie. Audiard nous séduit une fois de plus, par le biais d’une mise en scène (et en abyme) profondément saisissante et humaine, drôle et déchirante à la fois.
1. Cheval de Guerre de Steven Spielberg ****
Lorsque l’on prend connaissance du synopsis et que l’on apprend que le film est adapté du roman éponyme (à succès) de Michael Murpugo (publié en 1982 et qui est devenu par la suite une pièce de théâtre couronnée de prix), on se pose pas mal de questions, car le roman est avant tout destiné à la famille (et donc aux enfants). Retrouver Steven Spielberg derrière un pareil projet (une histoire d’amitié entre un adolescent et un cheval, sur fond de première Guerre Mondiale), cela avait de quoi à la fois déstabiliser et énormément intriguer. Steven Spielberg comme à son habitude, ne lésine devant rien, comme nous le prouve cette fresque grandeur nature (qui dépasse largement les 140 minutes) durant lesquelles on découvre une fabuleuse histoire entre un adolescent et un cheval, déchirée par une guerre au cours de laquelle, l'équidé passera de propriétaires en propriétaires (de la cavalerie anglaise, en passant par un éleveur Français avant d’atterrir sur le front aux côtés des Allemands).
Ce qui nous surprend avant tout ici, c’est la facilité avec laquelle Steven Spielberg prend son temps pour installer les bases de son histoire, en prenant un grand soin à nous présenter les principaux protagonistes avant de réellement rentrer dans le vif du sujet. Tout au long du film (mais surtout au début et à la fin, lorsque l’histoire se situe dans le Devon), par le biais d’innombrables plans larges et grâce au talent du chef opérateur (Janusz Kaminski), Spielberg parvient à nous retranscrire des paysages de toute beauté (à couper le souffle !), jouant avec l’intensité de la lumière (avec les nuages) ou avec les couleurs (serait-ce un clin d’œil à Autant en emporte le vent - 1939 ?), on est sans cesse bluffé par le résultat (trop beau pour être crédible ?).
Spielberg n’est pas avare en émotions, comme nous le prouve la B.O de John Williams qui insiste parfois sur certaines séquences pour amplifier les effets recherchés, mais le réalisateur est avant tout un conteur et n’ayant pas voulu modifier la trame ni le contenu du roman, on se retrouve devant une œuvre qui pourra sans doute en rebuter certains pour son trop plein de sentimentalisme (mais c’était à prévoir vu le script d’origine). Si Spielberg fait un sans faute, tant au niveau de sa mise en scène qu’au niveau de sa direction artistique (où l’on retrouve dans les principaux rôles, Jeremy Irvine (qui partage le premier rôle aux côtés de Joey, le cheval), Peter Mullan, Emily Watson, Niels Arestrup (!), David Thewlis & Tom Hiddleston), on pourra cependant regretter (mais c’est une habitude de la part d’Hollywood), d’avoir privilégié la langue anglaise durant toute la durée du film (ainsi, les Français et les Allemands se retrouvent à parler entre-eux dans la langue de Shakespeare !!).
Ne nous leurrons pas, nous sommes face à un pur produit familial et qui plus est, distribué par Disney. Ici, aucune trace de sang (lors des scènes de batailles, nous sommes à mille lieues de Il faut sauver le soldat Ryan - 1998), on est vraiment devant une œuvre pleine de naïveté certes mais qui comblera amplement les attentes du grand public qui n’hésitera sans doute pas à verser une ou deux larmes. Tout ceci n’empêchant aucunement Cheval de guerre (2011) d’être une œuvre remarquable, une adaptation à la fois humaine, prenante, palpitante et poignante, bref, un pur produit Amblin comme seul Spielberg sait les faire, comme au bon vieux temps, pour le plus grand plaisir de ses admirateurs.
En bonus, je vous propose de découvrir mes propres classements des meilleurs films de ce premier semestre 2012 :
[Top 3] Les meilleurs films d'animation du 1er semestre 2012 par Geotoine
3. Madagascar 3, Bons baisers d'Europe de Eric Darnell, Tom McGrath et Conrad Vernon
2. Les Pirates ! Bons à rien, Mauvais en tout de Peter Lord
1. L'Age de Glace 4, la Dérive des Continents de Steve Martino et Mike Thurmeier
[Top 10] Les meilleurs films (hors animation) du 1er semestre 2012 par Geotoine
10. Le Projet Nim de James Marsh
09. Men In Black 3 de Barry Sonnenfeld
08. La Cabane dans les Bois de Drew Goddard
07. Dark Shadows de Tim Burton
06. Tucker & Dale fightent le mal de Eli Craig
05. Moonrise Kingdom de Wes Anderson
04. Prometheus de Ridley Scott
03. Hunger Games de Gary Ross
02. Les Muppets de James Bobin
01. Millenium : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes de David Fincher
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