[Test] Sutures : la critique et le test du DVD

Publié le 31 Juillet 2012

La vie d’un groupe d’amis de longue date prend un détour mortel lorsque leur chemin croise celui d’Alexander Tatum, un chirurgien militaire. C’est un chasseur, traquant ses victimes avec le plus grand soin. Très vite, ces jeunes se rendent compte qu’Alexander n’est que le début des ennuis. Ils se retrouvent empêtrés dans une lutte pour leur survie face à un homme d’affaire sociopathe et son équipe démoniaque. Ces monstres ne reculeront devant rien pour continuer leur trafic d’organes…

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Le film

L'éditeur Emylia nous gratifie tout au long de l'année d'inédits vidéo, en majorité dans le genre de l'horreur (dont le récent "The Woman"). Des inédits venant des quatre coins du monde et qui ne seraient sans doute jamais sortis en France si Emylia n'avait pas existé. Cet été marque le début d'une nouvelle collection de DVD & Blu-Ray horrifiques réalisée en partenariat avec le site Avenue de l'horreur. Le premier titre issu de cette collection est "Sutures", un film d'horreur médical à l'intrigue des plus banales en apparence mais qui nous réserve néanmoins quelques surprises.

Dans la lignée des précédents DTV du même genre, que ce soit "Autopsy" ou "Night of the dead", "Sutures" nous présente un groupe d'étudiants en médecine qui souhaitent passer du bon temps entre amis dans une grande bâtisse (plus proche du château que de la cabane habituelle dans ce type d'oeuvre) située près d'un lac. Des vacances de rêve en somme mais qui vont rapidement tourner au cauchemar. En effet, un mystérieux homme à la longue chevelure noire les kidnappent un par un afin qu'ils deviennent les cobayes de diaboliques médecins.

Ne le cachons pas: "Sutures" reprend absolument tous les clichés du genre. Tout y passe que ce soit la station-service située au beau milieu de nulle part avec son pompiste crado, les officiers de police qui viennent avertir les jeunes du danger qui rôde ou encore la voiture qui a été sabotée pendant la nuit et qui ne démarre plus au petit matin. Comme le dit l'un des personnages du film : "Putain, c'est même pas original!".

Pourtant, le film s'amuse de ces clichés (la citation ci-dessus le prouve) en détournant certains d'entre eux de façon habile. Le pompiste n'est ainsi jamais représenté comme une menace et les policiers sont parmi les premières victimes du tueur. Si une impression de déjà vu plâne au-dessus de "Sutures", elle s'estompe progressivement jusqu'à une seconde partie plutôt réussie avec de nombreuses bonnes idées et des répliques bien trouvées ("Tu vas parcourir le monde... chaque morceau de toi séparément.")

C'est dans cette seconde partie que se situent les passages les plus intéressants du film. Au-delà du trafic d'organes (et de prothèses mammaires!), on découvre d'autres facettes des actes perpétrés par l'équipe de médecins à l'origine du kidnapping. Un jeune médecin a par exemple pour mission de garder en vie un être humain à qui l'on inflige diverses blessures afin de le préparer à des opérations plus importantes. Des passages gores sont au menu mais avec au final peu de sang versé, les mises à mort étant davantage suggérées que montrées. C'est sans doute la plus grande faiblesse du film : le sort de la moitié des personnages principaux est bien trop vite expédié (découverte d'une tête coupée sur une étagère...).

L'intrigue est racontée sous la forme de flashbacks, l'unique survivante du groupe d'étudiants se remémorant ses derniers souvenirs à la demande d'un détective. Les bonds entre le passé et le présent sont très nombreux dans la première partie, remontant même assez loin dans le passé de la jeune femme (donnant à des scènes surréalistes et involontairement comiques dans la morgue où elle travaille), et sont heureusement plus rares ensuite, nous permettant ainsi de nous concentrer davantage sur la situation des étudiants, alors qu'ils sont les victimes des médecins.

Le casting est globalement bon avec notamment Carlos Lauchu dans le rôle d'un personnage ambigu à la carrure impressionnante et à la coupe de cheveux peu commune pour un chasseur d'êtres humains. D'autres, comme Jason London alias le gentil détective, ont l'air tout simplement perdus dans cette production. On notte également la présence au casting de C.J. Thomason, l'un des acteurs principaux de la série "Harper's Island", qui tient ici le rôle de l'une des victimes.

Avec "Sutures", on est donc en présence d'une série B réalisée par des amoureux du genre qui, si elle manque parfois de crédibilité (second degré de rigueur lors de certaines scènes), se regarde sans déplaisir. En se laissant prendre au jeu, on se surprend même à voir les 77 minutes que dure le film s'écouler très rapidement. Une petite surprise dont l'intrigue est ponctuée de multiples rebondissements dans sa dernière partie (certains prévisibles, d'autre moins) et dont la fin a le mérite d'être originale.

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Le DVD

L'éditeur Emylia ne change rien à ses habitudes et nous livre donc une édition soignée à la jaquette accrocheuse. Le film est au format 16/9 [1.85], un format plutôt inhabituel (entre le [2.35] et le [1.78]) mais auquel on s'habitue très vide. Rien à signaler de particulier sur l'image qui bénéficie de bons contrastes et qui ne semble pas souffrir d'une trop lourde compression (à l'inverse du making-of, voir ci-dessous). Nous sont proposés la version originale DTS 5.1 & Dolby Digital 5.1 et la version française Dolby Digital 5.1 avec des sous-titres français en option.

L'unique supplément, en dehors de la bande-annonce du film, est un making-of qui s'avère être très complet. D'une durée de 53 minutes (!), ce making-of nous entraîne dans les coulisses de "Sutures" avec de très nombreuses images de tournage et des interviews de la plupart des membres de l'équipe du film. Deux inconvénients sont toutefois à signaler : pas de sous-titres sur ce bonus et une qualité vidéo VHS. Si cela est dû à un problème de place sur le disque, l'éditeur ayant logiquement préféré de compresser davantage le making-of pour ne pas altérer l'image du film, ne pas mettre de copie digitale sur le DVD aurait sans doute résolu le problème.