[Rétrospective] Quel est le meilleur Batman ?
Publié le 15 Septembre 2012
Batman (1989)
De Tim Burton. Avec Michael Keaton, Kim Basinger, Jack Nicholson. Le célèbre et impitoyable justicier, Batman, est de retour. Plus beau, plus fort et plus dépoussiéré que jamais, il s'apprête à nettoyer Gotham City et à affronter le terrible Joker...
Après une première adaptation cinématographique en "live" en 1966, "l'homme chauve-souris" est de retour (pour notre plus grand plaisir) après vingt ans d’absence. Ce n’est pas une suite, le film n’a même rien à voir avec son prédécesseur. Dès les premières minutes du film, on se retrouve dans un tout autre univers. Celui de Tim Burton avec son côté irréel, fantastique et un brin kitch où Gotham City (une ville totalement asphyxiée) baigne en pleine « dépravation ». Tim Burton, réalisateur de talent et qui n’a plus besoin de nous prouver quoi que ce soit, réussit avec maestria (et c’est le cas de le dire !) à nous offrir une nouvelle vision de Batman, qui à titre de comparaison, n’a absolument rien à voir avec la précédente version. Avec un casting audacieux : Michael Keaton, Kim Basinger ou encore le magistral Jack Nicholson, il retranscrit une ambiance glauque d’une ville à la dérive et aux prises à de terribles bandits. On retrouve à 100% l’ambiance Burtonienne, tout au long du film, on n’y échappe pas et cela nous permet d’apprécier encore plus le film où les acteurs nous donnent irrémédiablement l’impression de s’être investis.
De Michael Keaton (l’un des meilleurs représentant de Bruce Wayne / Batman), aux côtés de la ravissante Kim Basinger (Vicki Vale) et du redoutable psychopathe Jack Nicholson (Jack Napier / Le Joker), ce dernier vol d’ailleurs la vedette à Batman et par la même occasion, à tendance à éclipser la prestation de Keaton (par sa gestuelle, sa voix, ses mimiques, son visage, son bagou et bien évidemment son sourire machiavélique, il nous hypnotise complètement !). Tim Burton a été très respectueux du comic-book qu’il adaptait, cela se ressent aisément à la vue de Batman (1989), des magnifiques décors qui constitue Gotham City et ses environs, en passant par les costumes, la BatMobile ou encore la très belle B.O signée Danny Elfman. Le cinéaste ne s’est pas moqué des fans de la première heure du super-héros, son casting est parfait (l'Oscar de la Meilleure direction artistique est là pour le confirmer).
Batman, le défi (1992)
De Tim Burton. Avec Michael Keaton, Michelle Pfeiffer, Christopher Walken, Danny DeVito. Non seulement Batman doit affronter le Pingouin, monstre génétique doté d'une intelligence à toute épreuve, qui sème la terreur mais, plus difficile encore, il doit faire face à la séduction de deux super-femmes, la douce Selina Kyle et la féline Catwoman qui va lui donner bien du fil a retordre. Si Bruce Wayne apprécie Selina, Batman n'est pas insensible au charme de Catwoman.
Après sa toute première incursion dans l’univers de "l'homme chauve-souris" (Batman - 1989), Tim Burton revient pour notre plus grand plaisir avec Batman : Le Défi (1992). On retrouve une fois de plus, dans le rôle principal Michael Keaton, accompagné cette fois-ci, par la très "sexy" (tout de cuir vêtue, ou plutôt un espèce de body en vinyle ou en pvc) Michelle Pfeiffer (dans le rôle de Catwoman), et par deux autres personnages tout aussi importants dans cette suite, à savoir Christopher Walken (l'homme d'affaires Max Shreck) & Danny DeVito (méconnaissable et mémorable dans le rôle du "Pingouin"). Ce dernier tire la couverture à lui tout seul.
L’intrigue quant à elle se situe comme toujours à Gotham City, reconstituée dans de magnifiques décors (avec un petit côté expressionniste allemand) en studios (où le Pingouin évolue dans une banquise reconstituée à l’intérieur d’un zoo). Une fois de plus le réalisateur n’a lésiné devant rien et nous offre une très belle distribution, sans oublier les costumes (c’est en voyant celui de Catwoman que l’on constate à quel point l’influence de Tim Burton a été décisive: avec ces coutures blanches apparentes sur le cuir de sa combinaison, on repense inévitablement aux cicatrices des personnages de L'Etrange Noël de M. Jack - 2004).
Vous l'aurez donc compris, Tim Burton nous a concocté une alléchante et très efficace suite (c’est assez rare de se retrouver face à un second opus qui soit à la hauteur de son prédécesseur), la magie du réalisateur nous séduit toujours autant, avec cet univers si dark et gothique et surtout cette B.O si identifiable (une fois de plus signée par Danny Elfman) et qui colle parfaitement, tant à l’univers du cinéaste qu’à celui de Batman. C’était sa dernière participation derrière la caméra, Tim Burton cède sa place à Joel Schumacher pour Batman Forever (1995), il en est de même avec Michael Keaton qui quitte le costume de Batman pour le confier à Val Kilmer, il ne nous reste plus qu’à espérer que le changement soit réussi et que la saga se poursuive aussi bien qu’elle avait commencé.
Batman Forever (1995)
De Joel Schumacher. Avec Val Kilmer, Jim Carrey, Nicole Kidman, Drew Barrymore, Tommy Lee Jones. Nul ne sait que Bruce Wayne, le patron d'un vaste et puissant consortium, l'homme le plus riche des Etats-Unis, revêt chaque nuit la combinaison et le masque de cuir de Batman pour voler au secours de ses concitoyens injustement opprimés. Personne, hormis son fidèle maître d'hôtel Alfred et son vieil ami, le commissaire Gordon.
Le dernier opus (Batman : Le Défi - 1992) fut considéré à sa sortie par certains spectateurs comme trop sombre. La Warner décida alors de confier la réalisation du prochain opus à Joel Schumacher (Chute libre - 1993). Terminé le côté glauque et gothique, si cher à Tim Burton (qu’on retrouve ici en tant que producteur), terminé Michael Keaton dans la peau de Batman, cette fois-ci c’est Val Kilmer qui endosse le costume de "l'homme chauve-souris" et nous voilà avec Batman Forever (1995), le troisième opus de la franchise remis au goût du jour (après un premier film en 1966). D’ailleurs, ce troisième opus se rapproche étonnamment du premier film des années 60 (le côté kitch avec ses couleurs criardes, transformant ainsi le film en un divertissement familial). Et comme dans le film de Leslie H. Martinson (celui de 1966), on retrouve du côté des méchants, un certain Sphinx (plus communément appelé "l'Homme-mystère"), appelé ici Edward Nygma (Jim Carrey). Sans oublier Robin (qui fait ici sa première apparition mais était déjà présent dans le film de 1966). Signalons aussi la présence au casting des méchants de Double-Face (Tommy Lee Jones) et du côté des gentils Chase Meridian (Nicole Kidman) et dans un rôle de moindre importance Sugar (Drew Barrymore).
Si Tim Burton avait fait un sans-faute avec Batman (1989) & Batman : Le Défi (1992), il faut bien avouer que l’on est vraiment très loin de ces deux productions Warner, ici le rendu s’avère bien trop coloré, flashy et déluré, on finit clairement par ne plus reconnaître Gotham City. Concernant les interprétations, on regrettera amèrement l’absence de Michael Keaton, le tandem Val Kilmer/Chris O'Donnell ne faisant clairement pas le poids (mais on verra bien pire dans Batman & Robin - 1997). Et concernant nos deux méchants de service, si Tommy Lee Jones nous fait ni-chaud ni-froid, Jim Carrey de son côté joue à fond le registre du clown de service (ce qui est loin de nous déplaire), on essayera tant bien que mal de faire abstraction des costumes hideux et de l’écœurement due à la surcharge de couleurs au niveau des décors.
Batman & Robin (1997)
De Joel Schumacher. Avec George Clooney, Arnold Schwarzenegger, Chris O'Donnell, Uma Thurman. Un criminel d’un genre nouveau fait souffler un vent glacé sur Gotham City. Armés de nouveaux gadgets, Batman et Robin ne sont plus seuls. Dans cette nouvelle aventure, Batman aura bien besoin de son audacieux partenaire Robin, juche sur sa fringante moto turbo. En effet, le glacial M. Frezze fait regner une vague de froid polaire sur Gotham City avec la complicite de la belle et veneneuse Poison, au baiser mortel et aux formes sinueuses, qui reve de soumettre le monde au pouvoir des femmes-fleurs.
Doit-on regarder ce film au second degré ou alors avec le plus grand sérieux ? Aucune information à ce sujet ne nous ayant été fourni avant de voir ce… enfin, cette chose, on ne sait pas réellement comme on doit le prendre, d’autant plus que regarder (ou plutôt subir) Batman & Robin (1997) sur toute sa durée peut entraîner chez certains spectateurs au choix une conjonctivite ou pour d’autre, une crise d’épilepsie. En effet, Joel Schumacher n’a toujours pas compris que l’un des plus grands défauts dans son précèdent film (Batman Forever - 1995), c’était d’avoir eu droit à une avalanche de couleurs flashy. Il remet ça une seconde fois et le résultat s’avère bien évidemment écœurant, alternant le vert fluo, le mauve ou le bleu fluo, c’est à croire qu’il a tourné son film lors d’une gay pride. D’ailleurs, en parlant de gay pride, il n’est pas rare d’y déceler certaines allusions homosexuelles, comme certains plans suggestifs assez douteux (des gros plans insistants sur les parties intimes de nos deux héros lorsqu’ils endossent chacun leur costume, il en sera d’ailleurs de même lorsque Barbara Wilson, alias "Batgirl" enfilera le sien, ce qui est loin de nous déplaire !).
Pour son second film sur "l'homme chauve-souris", on a droit à un énième changement d’acteur pour interpréter Batman, après Adam West (Batman - 1966), Michael Keaton (Batman - 1989 & Batman : Le Défi - 1992) et Val Kilmer (Batman Forever - 1995), cette fois-ci, c’est au tour de George Clooney de retrouver Chris O'Donnell dans le rôle de Robin, sans oublier la nouvelle recrue, en la personne de la charmante (mais inutile) Alicia Silverstone. Concernant les méchants de service, on a droit à un véritable florilège de bras-cassés (d’interprétations exécrables), avec Arnold Schwarzenegger (dans le rôle de Mister Freeze), Uma Thurman (dans celui de Poison Ivy) et enfin, Jeep Swenson (qui incarne un Bane qui ressemble étrangement à Hulk. On sera surpris de constater qu’il n’a pas une seule ligne de dialogue, à part pousser des beuglements durant tout le film).
En toute honnêteté, ce quatrième opus (de la franchise Warner et donc ne prenant pas en compte la version de 1966) frise clairement le ridicule et cela commence dès le générique ! Sans nul doute le plus décevant de la franchise, et encore, le mot est faible, car ici, rien n’est pris au sérieux, tout est tourné en dérision (volontairement on l’espère), les répliques sont toutes plus idiotes les unes que les autres « Freeze, t'es givré ! », les acteurs très décevants, les décors aux couleurs criardes vous donnent rapidement la nausée, bref c’est à se demander comment la Warner a pu cautionner ce genre d’ineptie. Quoi de plus normal dans pareilles circonstances, que de l’avoir nominé à 11 reprises aux Razzie Awards (dont celui du Pire réalisateur, Pire photographie, Pire couple à l'écran (pour Batman & Robin) et dans la catégorie pires acteurs Chris O'Donnell, Arnold Schwarzenegger & Uma Thurman), mais seulement une récompense fut attribuée à Alicia Silverstone.
Batman Begins (2005)
De Christopher Nolan. Avec Christian Bane, Michael Cane, Liam Neeson, Katie Holmes. Comment un homme seul peut-il changer le monde ? Telle est la question qui hante Bruce Wayne depuis cette nuit tragique où ses parents furent abattus sous ses yeux, dans une ruelle de Gotham City. Torturé par un profond sentiment de colère et de culpabilité, le jeune héritier de cette richissime famille fuit Gotham pour un long et discret voyage à travers le monde. Le but de ses pérégrinations : sublimer sa soif de vengeance en trouvant de nouveaux moyens de lutter contre l'injustice.
La franchise Batman commençait non pas à s’essouffler (il y a un tel potentiel avec ce personnage de comic-book), mais il faut bien admettre qu’elle commençait très sérieusement à faire défaut par ses trop nombreuses fautes de goût (en cause, ses deux dernières adaptations).
Quinze ans après avoir redonné ses lettres de noblesse à "l'homme chauve-souris", la Warner décide de remettre sur pied une nouvelle adaptation, en reprenant tout depuis le début (en effet, suite aux piètres performances rencontré par le dernier opus en date qui avait profondément dégouté les fans de la première heure, il était difficile de continuer le massacre en mettant sur pied une suite). Mais c’est surtout grâce au succès rencontré par Sony avec Spider-Man (2002) de Sam Raimi, le temps était donc venu pour Batman de revenir sur le devant de la scène (l’engouement du public pour les super-héros étaient bel et bien au rendez-vous). Ainsi, après Adam West, Michael Keaton, Val Kilmer & George Clooney, c’est au tour de Christian Bale d’endosser le costume du super-héros et de retrouver Christopher Nolan aux commandes de son tout premier blockbuster (après s’être fait remarquer grâce au mémorable Memento - 2000). Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il était temps de dépoussiérer le mythe, de lui offrir un reboot digne de ce nom et de revenir aux fondements de l’Histoire, là où tout a commencé, en répondant à de nombreuses interrogations le cinéaste y consacre la moitié de son film, afin de faire la lumière sur les origines du héros, comment l’influent (mais torturé) Bruce Wayne est parvenu à devenir le sauveur de Gotham City par le biais de Batman, un personnage qu’il s’est forgé de toute pièce.
Cette énième adaptation relève enfin le niveau de la franchise, un second souffle nécessaire et bénéfique. Pour ce "revival", où l’on prend plaisir à y retrouver une toute nouvelle distribution (une véritable refonte de A à Z) où l’on retrouve aux côtés de Christian Bale, Gary Oldman (lieutenant Gordon), Michael Caine (Alfred), Morgan Freeman, Liam Neeson, Katie Holmes, Rutger Hauer et dans le rôle du méchant de service : Cillian Murphy (Dr. Crane, alias l’épouvantail). Un retour fracassant pour Batman et qui arrive à point nommé après tant d’années d’absence. Une réussite en bonne et due forme que l’on doit à Christopher Nolan qui nous prouve ici qu’il est l’homme de la situation en nous offrant un blockbuster intégrant les ingrédients du film de super-heros au thriller sombre et palpitant (de la course-poursuite en Batmobile à la séquence du métro aérien, ajoutez à cela les nombreuses scènes de fights), un condensé d’adrénaline qui nous prends tripes et ce, jusqu’à la dernière minute (nous dévoilant clairement ce que nous réserve la suite, à savoir The Dark Knight - 2008).
The Dark Knight (2008)
De Christopher Nolan. Avec Christian Bale, Heath Ledger, Michael Caine, Gary Oldman. Batman, avec l'aide du Lieutenant Jim Gordon et du procureur Harvey Dent, continue sa guerre contre le crime. Bien que ce partenariat entre lestrois figures de Gotham semble porter ses fruits, les trois hommes vont vite se retrouver en proie à un véritable chaos émanant du criminel le plus intelligent et le plus terrifiant qu'ils n'aient jamais rencontré, connu sous le nom du Joker...
Alors que Christopher Nolan était parvenu à redonner un second souffle à la franchise Batman, après de nombreux opus aussi réussis (Batman - 1989 & Batman : Le Défi - 1992) que décevants (Batman Forever - 1995 & Batman & Robin - 1997). Après Batman Begins (2005), un revival qui nous plongeait au commencement du mythe, Nolan revient (enfin) avec un second opus, la suite directe du précédent, The Dark Knight (2008) est encore plus violent et viscéral. Gotham City est submergée par le chaos à cause d’un névrosé psychopathe appelé le Joker (magnifiquement interprété par le regretté Heath Ledger, décédé 7 mois avant la sortie du film). Batman doit alors tout mettre en œuvre pour l’anéantir, mais les choses se compliquent lorsque les organisations criminelles de Gotham s’en mêlent.
Deuxième opus pour Nolan qui confirme bel et bien qu’il est l’homme de la situation, jamais la franchise ne s’en était aussi bien sortie. Ses talents de metteur en scène et scénariste (avec son frère) ont beaucoup apporté à cette nouvelle cuvée, mais que serait Batman sans sa superbe distribution, toujours accompagné de Christian Bale, Michael Caine, Morgan Freeman, Gary Oldman et pas mal de nouveaux venus, dont Maggie Gyllenhaal (qui remplace Katie Holmes) & Aaron Eckhart (impressionnant sous les traits de Double-Face !). Pour la petite anecdote, dans Batman (1989), c’était Jack Nicholson qui incarnait avec brio le Joker, tandis que dans Batman Forever (1995), c’était Tommy Lee Jones que l’on retrouvait dans le rôle de Double-Face. Trois ans après le précédent opus, Christopher Nolan récidive de plus belle en nous concoctant un blockbuster millésimé où durant près de 150 minutes, aucun temps mort ne viendra perturber le retour de celui que l’on appelle désormais "Le Chevalier Noir", on n’a qu’une seule hâte, découvrir l’opus ultime de cette nouvelle saga, à savoir The Dark Knight Rises (2012).
The Dark Knight Rises (2012)
De Christopher Nolan. Avec Christian Bale, Michael Caine, Gary Oldman, Tom Hardy, Anne Hathaway. Il y a huit ans, Batman a disparu dans la nuit : lui qui était un héros est alors devenu un fugitif. S'accusant de la mort du procureur-adjoint Harvey Dent, le Chevalier Noir a tout sacrifié au nom de ce que le commissaire Gordon et lui-même considéraient être une noble cause. Et leurs actions conjointes se sont avérées efficaces pour un temps puisque la criminalité a été éradiquée à Gotham City grâce à l'arsenal de lois répressif initié par Dent.Mais c'est un chat – aux intentions obscures – aussi rusé que voleur qui va tout bouleverser. À moins que ce ne soit l'arrivée à Gotham de Bane, terroriste masqué, qui compte bien arracher Bruce à l'exil qu'il s'est imposé. Pourtant, même si ce dernier est prêt à endosser de nouveau la cape et le casque du Chevalier Noir, Batman n'est peut-être plus de taille à affronter Bane…
En 2005 (Batman Begins), la Warner permettait à Christopher Nolan de redonner vie à Batman après avoir été purement et simplement ridiculisé par Joel Schumacher (Batman & Robin - 1997). Véritable succès tant critiques que spectateurs, il était tout naturel qu’on le retrouve aux commandes d’un second opus (The Dark Knight - 2008), une fois plus remarquable, mais qui nous avait laissé sur notre faim lorsque Batman fut contraint de fuir Gotham City et devenir un fugitif en s’accusant de la mort de Harvey Dent. 4 ans plus tard, on le retrouve une troisième et dernière fois (c’est hélas le dernier opus pour cette saga) avec The Dark Knight Rises (2012), la suite directe du précédent volet où Batman se retrouve obligé de reprendre du service suite aux menaces imminentes qui pèsent sur la ville avec l’arrivée d’un mercenaire pas comme les autres, à savoir Bane (ce dernier avait déjà été mis en scène dans une précédente adaptation, à savoir l’exécrable Batman & Robin - 1997). A la distribution, comme toujours on aura plaisir d’y retrouver quelques habitués à commencer par Christian Bale (troisième et dernière fois qu’il campe Batman, c’était l’une des meilleures interprétations parmi les nombreuses adaptations), Gary Oldman, Morgan Freeman & Michael Caine. Et parmi les nouvelles recrues on pourra signaler la présence de Tom Hardy, Joseph Gordon-Levitt, Cillian Murphy (déjà présent dans Batman Begins - 2005) & Marion Cotillard (soit une grande partie de l’équipe d’Inception - 2010, précédente réalisation de Nolan), sans oublier la charmante Anne Hathaway, dans la peau de Catwoman (un personnage aussi récurrent que Double-Face ou le Joker, puisque cette dernière fut déjà interprétée au cinéma par Lee Meriwether dans Batman - 1966 & Michelle Pfeiffer dans Batman : Le Défi - 1992).
Christopher Nolan nous restitue comme il a l’habitude de le faire depuis son incursion dans l’univers de "l'homme chauve-souris", un Batman torturé et affaiblit, bien plus humain que dans toutes les précédentes adaptations, ce n’est pas un super-héros, c’est un anti-héros qui tantôt se fait lyncher, tantôt se fait aduler. Alors que le précédent volet mettait en scène un duel mythique, à savoir Batman & le Joker, cette fois-ci on n’est pas en reste, avec l’arrivée de Bane, redoutable et impressionnant colosse qui va en faire voir de toutes les couleurs à Batman (on a mal pour lui !). Toujours plus sombre, plus impitoyable et avec un petit côté apocalyptique histoire de bien relever la sauce et montrer que pour cet ultime opus, Christopher Nolan ne recule devant rien (quitte à prendre en otage tous les citoyens de Gotham City). Mise en scène menée tambour battant où une fois de plus le cinéaste ne lésine devant rien, comme en atteste les nombreuses courses-poursuites (on retrouve d’ailleurs les différents modèle de la BatMobile, appelé aussi le "Tumbler", ainsi que la fameuse BatPod et le nouveau venu, la BatWing), les scènes de destructions massives et les fusillades en pleine ville, le tout accompagné par une séduisante B.O signée Hans Zimmer (un habitué du cinéaste), ainsi que des SFX de grandes qualités où durant 165 minutes (!) on ne verra jamais le temps passer. Un blockbuster budgété à 250 millions de $ (!) qui les vaut largement, on en vient même à avoir de la peine de se dire que l’on vient d’assister à la dernière de Batman vu par Christopher Nolan, le seul à être parvenu à donner ses lettres de noblesse à ce personnage mythique.
Batman (1966)
De Leslie H. Martinson. Avec Adam West, Burt Ward. Les quatre plus grand criminels de Gotham city, Le Joker, Catwoman, Le Sphinx et le Pingouin, ont uni leurs force maléfiques pour prendre le contrôle de la planète. Dans ce but, il s'emparent d'une invention secréte reduisant les êtres humains à l'état de poudre. Batman et Robin, défenseurs des faibles et des opprimés, s'opposent à leur funeste plan.
Première adaptation cinématographique des aventures de Batman ("l'homme chauve-souris"), inspiré du comic-book éponyme de Bob Kane (créé à la fin des années 30) et adapté de la série télévisée éponyme (1966/1968), réalisé entre la première et la deuxième saison. Tous les éléments de la série y sont repris, le côté kitch, les couleurs criardes, les décors en carton-pâte, les onomatopées (lors des scènes de bagarres) et même les acteurs d’origines y reprennent leur propre rôle. A travers cette Série Z à haute teneur nanardesque, on y retrouve les quatre principaux ennemis de Batman, à savoir le Joker, Catwoman (ou la "Femme-Chat" dans la VF), le Sphinx (plus communément appelé "l'Homme-mystère") et enfin le Pingouin. Tous surexcités à l’idée de mettre à bien leur nouveau plan machiavélique (grâce à une astucieuse invention capable de déshydrater entièrement tout être vivant, ils vont capturer les membres du Conseil de sécurité de l'ONU), mais avant cela, ils doivent d’abord mettre fin aux agissements de Batman (et de son acolyte Robin) s’ils ne veulent pas voir leur plan échouer.
Les fans de la première heure ne seront pas déçu, en effet, Batman bénéficie (à l’image de James Bond) de tout un arsenal de gadgets (en plus de la célèbre BatMobile, signalons la présence d’un BatJet, d’un BatSide car et d’un BatCopter avec une BatEchelle, sans oublier une BatCaméra, des BatGaz pour endormir, une BatCorde pour grimper les murs (attention, trucages mémorables !), un BatRadar, un Batzooka, un changeur de costume instantané et bien d’autres encore !). Concernant les scènes d’action, on va de surprise en surprise, à commencer par cette mémorable attaque de requin (dès le début du film, histoire de mettre en haleine les spectateurs), on notera ici l’utilisation d’un requin en mousse (Batman est prévoyant, il a des "spray anti-requins" dans son BatCopter), ainsi qu’un mannequin en mousse (très belle séquence de saut de l’ange en pleine mer). Vous l’aurez compris, les scènes d’action sont approximatives et chorégraphiées avec les pieds, d’autant plus que ces dernière sont mêmes accompagnées de "Whap ! Biff ! Pow ! Thwack ! Urkkk ! " (comme en atteste les nombreuses onomatopées qui accompagnent les scènes de fights). Autre scène mémorable (et c’est là que l’on est en droit de se demander si le film ne serait pas une parodie), lorsque Batman sur le ponton cherche à se débarrasser d’une bombe et qu’il est sans cesse gêné (par des touristes, des canards, des baigneurs, etc).
Bref, du grand n’importe quoi qui dépasse allègrement les 90 minutes et ce, pour notre plus grand plaisir (Adam West & Burt Ward dans leur accoutrement et débitant des répliques consternantes, c’est tout simplement mémorable !).
Critiques by Cinéphile NostalGeek