Rapt : la critique du film !
Publié le 21 Novembre 2009
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Date de sortie cinéma : 18 novembre 2009 Réalisé par : Lucas Belvaux Avec : Yvan Attal, Anne Consigny
Homme d'industrie et de pouvoir, Stanislas Graff est enlevé un matin comme les autres devant son immeuble par un commando de truands. Commence alors un calvaire qui durera plusieurs
semaines. Amputé, humilié, nié dans son humanité, il résiste en ne laissant aucune prise à ses ravisseurs. Il accepte tout sans révolte, sans cri, sans plainte, c'est par la dignité
qu'il répond à la barbarie. Coupé du monde, ne recevant que des bribes d'informations par ses geôliers, Graff ne comprend pas que personne ne veuille payer la somme qui le délivrerait.
Au-dehors, son monde se fissure au fur et à mesure de la révélation de sa personnalité. Tout ce qu'il avait réussi à garder d'intimité, son jardin secret, est révélé à sa famille par
l'enquête de police ou celle de la presse. Chacun découvre un homme qui est loin de ressembler à celui qu'il imaginait. Quand il retrouvera la liberté, ce sera pour s'apercevoir qu'il a
tout perdu, l'amour des siens, l'estime de ses collègues, son pouvoir, la confiance en ses proches. Sa libération se révélera plus difficile à vivre que sa captivité.
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Après avoir adapté l'affaire ELF pour la télévision, Lucas Belvaux s'inspire d'un nouveau autre fait divers ayant défrayé la chronique, à savoir l'enlèvement du Baron Empain (homme
d'affaire belge, patron d'un groupe industriel) qui fut kidnappé en 1978. Loin d'être un biopic avec reconstitution d'époque puisque l'intrigue de RAPT (2009) se retrouve transposée à
notre époque et que c'est Yvan Attal qui incarne le rôle titre (aucune ressemblance avec la victime de l'époque). Réalisé sobrement et sans fioriture, la mise en scène se découvre sous
forme de trois parties bien distinctes, à savoir la vie de Stanislas Graff (mari volage, homme d'affaire puissant et père de famille), son enlèvement (la capture, la torture et la
demande de rançon) et enfin, sa libération (ses retrouvailles avec sa famille, ses collègues et son éviction). Lucas Belvaux ne lésine pas et nous offre un thriller riche en
rebondissement, dénué de misérabilisme (envers le personnage incarné par Yvan Attal), on regrettera le manque de tension palpable, mais on félicitera le casting où premiers et seconds
rôles se complètent parfaitement.
** Critique by RENGER Benoit |