[Critiques] Un Monstre à Paris, Beur sur la ville, Les Trois Mousquetaires

Publié le 30 Octobre 2011

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Sortie cinéma : 12 octobre 2011. De Eric Bergeron. Avec Vanessa Paradis, Mathieu Chédid. Dans le Paris inondé de 1910, un monstre sème la panique. Traqué sans relâche par le redoutable préfet Maynott, il demeure introuvable... Et si la meilleure cachette était sous les feux de "L'Oiseau Rare", un cabaret où chante Lucille, la star de Montmartre au caractère bien trempé ?

 

Cela fait des années (depuis 2006 à peu près) que nous attendions de pouvoir enfin découvrir sur grand écran le tant attendu Un monstre à Paris (2011), la première réalisation sur le sol français d’Eric Bergeron, le français à qui on doit notamment (en tant que co-réalisateur) La Route d'Eldorado (2000) & Gang de requins (2004), deux films d’animation réalisés pour le compte de DreamWorks (l’un des principaux concurrents de Pixar). Alors qu’en est-il après toutes ces années d’incertitudes ? Au final, il en résulte un très beau film d’animation, où certes, l’esthétique et les détails restent sommaire, mais il faut avouer que la retranscription du Paris de 1910 (avec sa fameuse crue centennale) et ce Montmartre de carte postale pouvait difficilement rivaliser avec le somptueux Ratatouille (2007) des studios Pixar. Il n’empêche que la magie finit par opérer, une fois que l’on est réellement au cœur de l’histoire, avec des personnages comme Lucille et le mystérieux monstre muet qui possède une voix non pas d’outre-tombe mais tout bonnement envoûtante lorsqu’il se met à chanter (tous deux étant parfaitement doublés par Vanessa Paradis & Mathieu Chédid, alias -M-). Deux chanteurs qui se retrouvent en tête d’affiche d’un film d’aventure où un monstre se retrouve malgré-lui au cœur d’une chasse à l’homme (il n’est visiblement pas le bienvenu dans la capitale où sans le vouloir, il sème la panique tout autour de lui). On regrettera en fin de compte que le scénario, les dialogues et les personnages n’aient pas été un peu plus travaillé, en effet, on a la désagréable sensation d’être passé à côté de ce qui aurait pu être une œuvre remarquable portée par le savoir-faire à la française, cependant, Eric Bergeron nous prouve que nous n’avons rien à envier à certaines productions américaines (qui contrairement à ce film, bénéficient de moyens financiers bien plus importants).

 

** Bon film.

 

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Sortie cinéma : 12 octbre 2011. De Djamel Bensalah. Avec Booder, Issa Doumbia. A 25 ans, Khalid Belkacem avait tout raté : son BEPC, son code de la route, son BAFA, et même son BCG. Il ne s'attendait pas à devenir le premier "discriminé positif" de la police. Mais comme dit sa mère, "C'est ça, la France ! Elle donne sa chance à tout le monde !"

 

Les comédies françaises continuent de décevoir, les unes après les autres. Après La Croisière (2011), La Planque (2011) & Bienvenue à bord (2011), cette fois-ci, c’est Djamel Bensalah (Ciel, les oiseaux et... ta mère ! - 1998, Il était une fois dans l'Oued - 2004 & Neuilly sa mère ! - 2008) qui déçoit, mais à la vue de sa filmographie, il ne fallait pas non plus s’attendre à du millésime. Beur sur la ville (2011) est l’archétype de la comédie low-cost, tourné avec des acteurs (enfin…, c’est vite dit) quasi inconnus du grand public (Booder, Steve Tran & Issa Doumbia), ce que l’on ne parvient pas à expliquer, c’est comment des acteurs tels que Josiane Balasko, Roland Giraud, Sandrine Kiberlain, Gérard Jugnot ou encore François-Xavier Demaison ont pu se laisser entraîner dans cette aventure. Idem pour les nombreuses personnalités qui se limitent à faire de la figuration en tant que guests (Pierre Menès, Paul Belmondo, Valérie Lemercier, Jean-Claude Van Damme, Ramzy Bedia, Frédéric Beigbeder ou encore Pape Diouf). Ajoutez à cela un scénario des plus navrants où les fausses bonnes intentions (dénoncer l’inégalité des chances par le biais de l’humour ou promouvoir la diversité black/blanc/beur) finissent par rapidement couler le film dans les limbes de la nullité cinématographique. Des personnages trop stéréotypés (notamment le chinois et le black affublé d’accents tellement ridicules qu’ils en deviennent rapidement lassants), sans oublier les nombreux et répétitifs placements de marques (essentiellement pour Fanta®), faute de moyens conséquents, de script qui tienne la route et de comédiens crédibles (pas de pseudos acteurs), prévisibles et extrêmement fatigants, Djamel Bensalah devrait sérieusement réfléchir à une reconversion et arrêter d’enfoncer le cinéma français car là, ça devient réellement inquiétant.

 

A éviter.

 

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Sortie cinéma : 12 octobre 2011. De Paul W.S. Anderson. Avec Logan Lerman, Milla Jovovich. L'impétueux jeune d'Artagnan et ses trois légendaires compagnons, Athos, Porthos et Aramis vont devoir s'unir et combattre tous ensemble un mystérieux agent double, Mylady de Winter et son employeur crapuleux, le cardinal Richelieu, afin de les empêcher de s'emparer du trône français et d'éviter que l'Europe toute entière sombre dans la guerre.

 

Alexandre Dumas en ferait des cauchemars s’il pouvait voir ce qu’est devenu son chef d’œuvre de la littérature (publié en 1844). Après une quinzaine d’adaptations (à la fois pour la télévision et pour le cinéma), cette fois-ci, c’est Paul W.S. Anderson (Resident Evil - 2002 & Resident Evil : Afterlife - 2010) qui est en charge de cette énième adaptation et le savoir aux commandes n’avait absolument rien de rassurant à la vue de sa filmographie. Sans surprise, on se retrouve devant un "film pop-corn" abrutissant où bien évidemment la 3D relief ne sert strictement à rien (mais c’est un effet de mode, alors autant faire le mouton et convertir son film en 3D, ça fera des sous en plus). Ne cherchez pas à y retrouver l’âme d’Alexandre Dumas, il n’en reste rien, si ce n’est le nom des personnages et de rares éléments. Bien que l’action se situe toujours au XVIIème siècle, le réalisateur a souhaité accentuer le côté moderne du film d’époque, on a ainsi affaire à un film de cape et d’épée, mais avec des bateaux volants, des lances-flammes, sans oublier les sempiternels couloirs où sont disséminés les pièges (éléments déjà présent dans Resident Evil). Concernant la distribution, coproduction oblige, on retrouve à la fois des acteurs allemands, anglais, danois, américains, mais aucun acteur français (bien évidemment, le film a été réalisé dans la langue de Shakespeare, histoire de vraiment s’éloigner l’œuvre de Dumas). Et parmi les têtes connus, on pourra citer entre autre : Christoph Waltz, Orlando Bloom, Logan Lerman & Milla Jovovich (cette dernière, femme à la ville de Paul W.S. Anderson, persiste à ne jouer que des rôles de femmes casse-cou, si bien que l’on a l’impression d’avoir affaire à un énième opus de Resident Evil version cape et d’épée), malgré une agréable distribution, leurs prestations restera des plus banales. Au final, on pourra toujours se rabattre sur quelques scènes d’actions efficaces (mais toutes gâchées par des effets de ralentis qui n’ont plus leur place à notre époque), sans oublier les jolis paysages (le film censé se dérouler en France a été intégralement réalisé en Allemagne), en faisant bien évidemment la distinction entre les tournages en extérieur et les immondes reconstitutions en CGI ou encore les tournages en intérieur incrustés sur fond vert. En fin de compte, seuls les plus jeunes devraient adhérer à cette énième adaptation, quant aux puristes, il leur est fortement recommandé de l’éviter.

 

* Moyen.

 

Critiques by Cinéphile NostalGeek

Rédigé par Geotoine

Publié dans #Critiques

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