[Critiques] The Thing (1951) vs. The Thing (1982) vs. The Thing (2011)
Publié le 29 Octobre 2011
Sortie cinéma : 1951. De Christian Niby, Charles Lederer. Avec James Arness, Kenneth Tobey. Un extraterrestre végetal est recueilli congelé dans la banquise par les membres d'une base américaine en Alaska. Les militaires veulent le détruire, mais les scientifiques penchent pour l'étude. Le reveil de la chose donnera raison aux soldats.
Les films de science-fiction étaient monnaie courante dans les années cinquante, comme en atteste La Guerre des Mondes (1953), L'invasion des profanateurs de sépulture (1956), Planète interdite (1957), Plan 9 from Outer Space (1959) ou encore Le Jour où la Terre s'arrêta (1951) sorti la même année que La Chose d'un autre monde (1951), première adaptation du roman "Who Goes There?" de John W. Campbell, publié en 1934 et véritable chef-d'œuvre de la science-fiction). Le film est tombé à point nommé puisque quelques années auparavant, il y avait eu l'affaire Roswell (le crash d'un objet non identifié aux États-Unis près de Roswell au Nouveau-Mexique en juillet 1947). Ici, c’est à peu près la même histoire, un OVNI est retrouvé prisonnier de la banquise en Antarctique. Les scientifiques présents sur place retrouvent figé dans un bloc de glace un corps extraterrestre. Lorsque ce dernier revient à la vie, "la chose" devient une menace pour la population. Cette Série B réalisée par Christian Nyby et supervisée par Howard Hawks (qui a par ailleurs co-réalisé le film mais n’est pas crédité au générique !) n’a pas perdu de sa saveur au fil des années, certes, le film paraît désuet mais il n’en reste pas moins plaisant à regarder.
* Moyen.
Sortie cinéma : 1982. De John Carpenter. Avec Kurt Russell, T.K. Carter. D'étranges phénomènes se déroulent dans un camp norvégiens de l'Antarctique.
The Thing (1982), remake de La Chose d'un autre monde (1951), lui-même adapté du roman "Who Goes There?" de John W. Campbell (publié en 1934) est définitivement une œuvre culte dans la filmographie de John Carpenter (New York 1997 - 1981 & Los Angeles 2013 - 1996) qui reprend l’intrigue originale et la situe dans le même contexte. Avec bien plus de moyen, tant financier que logistique (comparé à la première adaptation) et où les animatronics sont en surnombre, le film nous envoie en Antarctique où une vie extraterrestre a décimé une équipe de scientifiques norvégiens. Des chercheurs américains situés à proximité de leur base vont à leur tour être confrontés à cette "chose" inexplicable et qui a la faculté de se métamorphoser et donc, prendre l’apparence de n’importe qui (et notamment, des membres de l’équipe). Bizarrement, le film fut un échec lors de sa sortie, mais il connut son heure de gloire lors de son exploitation vidéo et a depuis gagné ses lettres de noblesse. Là où John Carpenter nous bluffe, c’est qu’il ne perd pas de temps et nous tient en haleine dès les premières images. Il y insuffle un tel vent de terreur, qu’une paranoïa généralisée s’installe au sein de l’équipe de chercheurs américains. Ne sachant plus en qui ils doivent faire confiance, ils sont constamment sur leur garde, seule la méfiance et la peur règnent au sein de ce huit-clos magistralement mis en scène, avec des acteurs plus ou moins connus (le plus connu de tous étant Kurt Russell). Le cinéaste est parvenu à y insuffler une atmosphère oppressante, entre paranoïa et suspicion où d’impressionnants trucages (SFX et autres animatronics) en imposent toujours et ce, près de trente ans après sa réalisation. A signaler aussi l’excellente B.O composée par Ennio Morricone.
*** Très bon film.
Sortie cinéma : 12 octobre 2011. De Matthijs van Heijningen Jr. Avec Mary Elizabeth Winstead, Joel Edgerton. La paléontologue Kate Lloyd part en Antarctique rejoindre une équipe de scientifiques norvégiens qui a localisé un vaisseau extraterrestre emprisonné dans la glace. Elle y découvre un organisme qui semble s'être éteint au moment du crash, de multiples années auparavant. Mais une manipulation élémentaire libère accidentellement la créature de sa prison glacée. Capable de reproduire à la perfection tout organisme vivant, elle s'abat sur les membres de l'expédition, les décimant un à un. Kate s'allie au pilote américain Carter pour tenter de mettre fin au carnage. Aux confins d’un continent aussi fascinant qu’hostile, le prédateur protéiforme venu d’un autre monde tente de survivre et de prospérer aux dépens d’humains terrorisés qu’il infecte et pousse à s’entre-tuer.
Près de 30 ans après The Thing (1982) de John Carpenter, le remake de La Chose d'un autre monde (1951), lui-même adapté du roman "Who Goes There?" de John W. Campbell (publié en 1934), on se retrouve pour la énième fois en Antarctique avec une équipe de scientifiques. The Thing (2011) ne nous a pourtant pas été vendu comme étant un remake et force est de constater qu’il a bien toutes les caractéristiques puisque l’on est face à deux histoires tellement identiques, certes, celle-là est censée se situer avant celle de la version de 1982, mais ne soyons pas dupe, sous prétexte d’un prequel, on a en réalité affaire ici à un remake maquillé (afin de ne pas froisser les plus nostalgiques d’en nous). Le film de Matthijs van Heijningen Jr. lève le voile sur ce qui s’est passé au sein de l’équipe norvégienne avant que "la chose" ne croise la route des scientifiques américains. Alors que John Carpenter privilégiait une atmosphère oppressante, où paranoïa et suspicion étaient les maîtres mots de son cultissime thriller horrifique, il semble cette fois-ci que Matthijs van Heijningen Jr. mise d’avantage sur le côté "impressionnant" de ses trucages, à grand renfort de SFX où "la chose" se métamorphose en n’importe quel être humain, ne faisant plus qu’un avec deux individus ou se scindant en deux, donnant lieu à une véritable scène de boucherie faciale. Au final, les scénarios étant sensiblement les mêmes entre la version de 1982 et celle-ci, on peine clairement à trouver un intérêt au film, bien que celui-ci parvienne sans le moindre mal à nous retenir en haleine, mais alors comment justifier la nécessité d’un tel prequel (aux allures de remake ?).
** Bon film.
Critiques by Cinéphile NostalGeek