[Critiques] Sans identité, Never let me go, Une pure affaire
Publié le 11 Mars 2011
Réalisé par Jaume Collet-Serra. Avec Liam Neeson et Diane Kruger. La vie de Martin bascule après un accident de voiture : à sa sortie du coma, personne, pas même sa propre femme, ne le reconnaît. Il apprend qu'un autre homme a pris son identité et cherche à le tuer. Avec l'aide d'une jeune femme, Martin va tout mettre en oeuvre pour prouver qui il est.
Quatrième long-métrage pour le cinéaste espagnol qui d'années en années, confirme ses talents au point de nous faire oublier ses échecs passé après La Maison de cire (2005), Goal II : La Consécration (2007) & Esther (2009). Réalisateur éclectique qui change de registre continuellement, le voilà attelé à un thriller sous pression (adapté du roman de Didier Van Cauwelaert) où les manipulations, les machinations et autres mensonges font bon ménage. Un docteur récemment débarqué à Berlin pour donner une conférence perd subitement la mémoire suite à un accident de la route. Manque de chance pour lui, des hommes cherchent à l'éliminer, il va devoir redoubler de vigilances et d'efforts pour leur fausser compagnie, retrouver la mémoire et prouver sa véritable identité, autant vous dire qu'en l'espace de 110 minutes, on a pas le temps de s'ennuyer avec une mise en scène menée tambour battant, entre les bagarres rythmées et les courses poursuites endiablées (avec des SFX de qualité !), ajoutez à cela un casting de rêve (Liam Neeson, Diane Kruger & Frank Langella), il n'en fallait pas plus pour nous convaincre et nous divertir sans grande difficulté.
*** Très bon film.
Réalisé par Mark Romanek. Avec Carey Mulligan, Keira Knightley et Andrew Garfield. Depuis l'enfance, Kathy, Ruth et Tommy sont les pensionnaires d'une école en apparence idyllique, une institution coupée du monde où seuls comptent leur éducation et leur bien-être. Devenus jeunes adultes, leur vie bascule : ils découvrent un inquiétant secret qui va bouleverser jusqu'à leurs amours, leur amitié, leur perception de tout ce qu'ils ont vécu jusqu'à présent.
Bluffante réalisation de la part du clippeur Mark Romanek qui revient après neuf ans d'absence après son thriller Photo obsession (2002) et s'est attelé à l'adaptation du best-seller "Auprès de moi toujours" de Kazuo Ishiguro (dont le Time Magazine l'a désigné comme le meilleur roman de la décennie et l'a placé dans les 100 meilleurs romans modernes jamais écrits). Un univers où l'absence de temporalité vous déroute puisqu'il s'agit d'un film de science-fiction et d'anticipation se déroulant en Angleterre entre les années 70 et 90, vous l'aurez donc compris, il est rare d'avoir affaire à une oeuvre de S-F se déroulant dans le passé. Il est ici question de clonage humain, plus précisément d'enfants conçus dans un seul et unique but, de devenir des donneurs d'organes. Une fois qu'ils auront légués ce pourquoi ils sont sur Terre, il en sera fini d'eux. Ces derniers ayant une existence relativement courte (à peine 25 ans), ils n'ont pas le temps d'apprendre grand chose sur les choses de la vie puisqu'ils vivent reclus dans un pensionnat pendant toute leur enfance et dans une ferme au milieu de nulle part à leur majorité. Never Let Me Go (2011) est une bouffée d'air frais qui s'abat sur le cinéma en ce début d'année, à la fois sombre et pourtant empli d'humanité, ces jeunes apprennent à vivre différemment, à aimer et à profiter du court laps de temps qui leur est attribué. Un triangle amoureux brillamment interprété par un trio d'acteur anglais, la crème de la nouvelle génération, à savoir Carey Mulligan, Keira Knightley & Andrew Garfield, on ne peut y rester indifférent !
*** Très bon film.
Réalisé par Alexandre Coffre. Avec François Damiens et Pascale Arbillot. David Pelame a la quarantaine. Il est marié à Christine depuis assez longtemps pour avoir oublié qu’ils s’aimaient autrefois. Il a deux enfants avec qui la communication se fait de plus en plus rare. Professionnellement, David n’est jamais devenu le grand avocat associé d’un cabinet de renom qu’il rêvait d’être, mais plutôt un simple gratte-papier qui excelle dans les tâches les plus rébarbatives. Bref, la vie de David ne fait pas rêver. Si on avait un conseil à lui donner ?… Ce serait qu’il se ressaisisse. C’est ce qu’il va faire, en découvrant, le soir de Noël, une valise pleine de cocaïne et un téléphone croulant sous les appels de clients. David pense alors avoir trouvé le moyen de relancer sa vie. Si on avait un second conseil à donner à David ? … Ce serait qu’il y réfléchisse à deux fois.
Première réalisation pour Alexandre Coffre qui réalise ici une comédie dans l'air du temps, avec la récente crise économique, c'était un sujet qui tombait à point. Une pure affaire (2011) met en scène un père de famille loser (dont la communication avec ses enfants se fait de plus en plus rare), sa relation de couple se ternit de jour en jour et enfin sa carrière d'avocat n'a jamais décollé, bref une vie faite de déceptions. Mais sa vie va basculer le jour où il tombe sur une mallette remplie de cocaïne, ne sachant pas quoi en faire, il va décider de mener une double vie en dealant la marchandise et ainsi, redonner un second souffle à sa petite vie pépère et désolante. Mais le bonheur et l'appât du gain sera de courte durée lorsque le propriétaire de la fameuse mallette fera son apparition. Une comédie familiale et bon enfant, voilà ce à quoi il faut vous attendre, entre les situations comiques et les répliques qui ne manquent pas de piquant, il offre le premier rôle au belge François Damiens et y convie des seconds rôles tout aussi intéressants (Pascale Arbillot, Laurent Lafitte & Gilles Cohen), de quoi passer un agréable moment en leur compagnie.
** Bon film.
Critiques by RENGER Benoit