[Critiques] Real Steel, Paranormal Activity 3, Polisse
Publié le 1 Novembre 2011
Sortie cinéma : 19 octobre 2011. De Shawn Levy. Avec Hugh Jackman, Dakota Goyo. Dans un futur proche, la boxe a évolué pour devenir un sport high-tech. Charlie Kenton, un ancien boxeur, a perdu toute chance de remporter le championnat depuis que les humains ont été remplacés sur le ring par des robots d’acier de 900 kilos et de 2,40 m de haut. A présent, il n’est plus qu’un manager minable qui utilise des robots bas de gamme fabriqués à partir de pièces de récupération. Il gagne juste assez pour survivre d’un combat à l’autre. Lorsque Charlie touche le fond, il accepte à contrecœur de faire équipe avec son fils Max, qu’il a perdu de vue depuis des années, pour construire et entraîner un champion. Dans l’arène où tous les coups sont permis, les enjeux sont plus élevés qu’ils ne l’ont jamais été. Contre toute attente, Charlie et Max ont une chance, une seule, de faire leur grand retour…
Avec Shawn Levy (Treize à la douzaine - 2003 & La Nuit au musée - 2006) aux commandes de ce film de science-fiction où des robots font des tournois de boxe, il y avait de quoi s’attendre au pire, mais lorsque l’on sait que le scénario est basé sur le roman éponyme de Richard Matheson (publié en 1956) et que cette adaptation très Hollywoodienne a été chapeautée par Robert Zemeckis & Steven Spielberg (en tant que producteurs exécutifs), finalement, on garde espoir, d’autant plus que l‘on retrouve une distribution des plus alléchante. Ce qui frappe en premier lieu ici, c’est l’impressionnante qualité des SFX où pour seulement 80 millions de dollars (très loin des habituels blockbusters Hollywoodiens), Real Steel (2011) s’avère convainquant et les scènes de boxe sont des plus saisissantes. Néanmoins, il y a tout de même des points noirs dans cette (libre) adaptation qui se déroule en 2020. On regrettera amèrement l’effusion de sentimentalismes exacerbés et les pseudos réflexions/réconciliations père/fils à grands coups de scènes lacrymales qui finissent rapidement par user de notre patience (mais après tout, de la part d’une production Touchstone, à savoir Disney, cela n’a rien de surprenant). Au final, les tournois de "roboxe" s’avèrent plaisants, tout comme la distribution, où en plus de retrouver Hugh Jackman, on découvre le jeune (et convaincante) Dakota Goyo, aux côtés de la radieuse Evangeline Lilly (de la série télévisée Lost - 2004/2010) et du toujours aussi efficace Kevin Durand. Un divertissement familial qui plaira sans le moindre mal à la fois aux petits comme aux grands, à la fois aux amateurs de boxe à la Rocky et la science-fiction à la Transformers, sans le côté épileptique & écervelé à la Michael Bay.
** Bon film.
Sortie cinéma : 19 octobre 2011. De Henry Joost, Ariel Schulman. Avec Katie Featherston, Sprague Grayden. Les origines des phénomènes paranormaux qui poursuivent la jeune Kate, à travers un prequel qui revient sur sa jeunesse...
Un an jour pour jour après la sortie du second volet et après les succès exponentiels des deux premiers opus (2009/2010) la Paramount persiste à vouloir faire fructifier sa poule aux oeufs d'or (rappelons que le premier opus fut l'un des films les plus rentables de l'Histoire du cinéma, budgété à 15 000 $, le film rapporta près de 200 millions de $ !) Dans ces conditions, comment ne pas envisager des suites à la pelle tant que ces dernières restent rentables. L’ennui, c’est que depuis le début de la franchise, Paranormal Activity reste et restera une saga d’épouvante bas de gamme, une saga low-cost qui réutilise à outrance les mêmes ingrédients depuis le début de la franchise. Des jump-scares à outrance, rendant certaines séquences prévisibles et donc dérisoires, 85 minutes durant lesquelles on assiste inlassablement aux innombrables même plans, à savoir, ceux de la caméra posée sur un trépied dans la chambre des parents et des enfants ou encore celle de la cuisine qui nous endort avec ses mouvements giratoires. On le sait tous depuis 2009, Paranormal Activity est une arnaque pure et simple, basée sur un scénario affligeant et abusant d’effets aussi éculés tels que des portes qui claquent, un cadre qui tombe du mur, des hurlements, des bruits sourds et des effets de surprises, bien que cette fois-ci il s’agisse d’un prequel (du premier volet), il faut reconnaître que l’on obtient au final, toujours la même chose et qui chaque année (toujours pendant la période d’Halloween), vient polluer nos salles obscures de ses immondices.
* Moyen.
Sortie cinéma : 19 octobre 2011. De Maïwenn. Avec Karin Viard, Joey Starr. Le quotidien des policiers de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs) ce sont les gardes à vue de pédophiles, les arrestations de pickpockets mineurs mais aussi la pause déjeuner où l’on se raconte ses problèmes de couple ; ce sont les auditions de parents maltraitants, les dépositions des enfants, les dérives de la sexualité chez les adolescents, mais aussi la solidarité entre collègues et les fous rires incontrôlables dans les moments les plus impensables ; c’est savoir que le pire existe, et tenter de faire avec… Comment ces policiers parviennent-ils à trouver l’équilibre entre leurs vies privées et la réalité à laquelle ils sont confrontés, tous les jours ? Fred, l’écorché du groupe, aura du mal à supporter le regard de Melissa, mandatée par le ministère de l’intérieur pour réaliser un livre de photos sur cette brigade.
Troisième long-métrage de la part de Maïwenn (actrice & réalisatrice), après deux premiers essais autobiographiques, elle s’oriente vers tout autre chose, un drame social et sociétal, oscillant à la perfection entre la fiction et le documentaire, le tout à travers un réalisme palpable (dans le même registre, nous avions déjà eu droit à Police - 1985 de Maurice Pialat ainsi que L.627 - 1992 de Bertrand Tavernier). Polisse (2011) nous plonge de plein fouet au cœur de la BPM parisienne (la Brigade de Protection des Mineurs), où l’on découvre durant plus de 120 minutes, le quotidien et la dure réalité auquel est confrontée cette brigade, entre les affaires de viols, d’attouchements, d’adolescents délinquants qui agissent pour le compte des adultes, d’enfants maltraités et d’autres affaires toutes aussi sordides. Maïwenn nous bluffe littéralement, elle parvient à capter avec une telle aisance, la rudesse de ce métier auquel sont confrontés les membres de cette brigade, la tension est palpable du début à la fin, même si ces moments de souffrances sont entre-coupés de moments drôles (histoire de faire baisser la tension), le film transpire la crédibilité, les dialogues sont crus mais reflètent la triste réalité, tout comme les situations qui s’avèrent toutes plus inquiétantes les unes que les autres (car elles sont inspirées de faits réels, Maïwenn s’étant longuement documentée pour faire son film). Une tension constamment maintenue, grâce à une mise en scène énergique, des dialogues et des échanges percutants, le tout étant magistralement incarné par une pléiade d’acteurs venus de divers horizons, avec en tête de liste, l’impressionnant (et inattendu) Joey Starr (de son vrai nom Didier Morville), aux côtés de Karin Viard, Marina Foïs, Jérémie Elkaïm, Nicolas Duvauchelle, Karole Rocher, Frédéric Pierrot, Sandrine Kiberlain, Louis-Do de Lencquesaing, sans oublier Riccardo Scamarcio & Anthony Delon. Avec ce film, Maïwenn prouve une nouvelle fois qu’elle est une réalisatrice de talent qui ne cesse de nous épater année après année. Une œuvre qui a bel et bien mérité son Prix du Jury lors du 64ème Festival de Cannes (pour rappel, le film fut aussi nominé pour la Palme d'Or).
*** Très bon film.
Critiques by Cinéphile NostalGeek