[Critiques] Drive, (S)ex List, Dream House

Publié le 15 Octobre 2011

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Sortie cinéma : 5 octobre 2011. Réalisé par Nicolas Winding Refn. Avec Ryan Gosling, Carey Mulligan, Bryan Cranston.Un jeune homme solitaire, "The Driver", conduit le jour à Hollywood pour le cinéma en tant que cascadeur et la nuit pour des truands. Ultra professionnel et peu bavard, il a son propre code de conduite. Jamais il n’a pris part aux crimes de ses employeurs autrement qu’en conduisant - et au volant, il est le meilleur ! Shannon, le manager qui lui décroche tous ses contrats, propose à Bernie Rose, un malfrat notoire, d’investir dans un véhicule pour que son poulain puisse affronter les circuits de stock-car professionnels. Celui-ci accepte mais impose son associé, Nino, dans le projet. C’est alors que la route du pilote croise celle d’Irene et de son jeune fils. Pour la première fois de sa vie, il n’est plus seul. Lorsque le mari d’Irene sort de prison et se retrouve enrôlé de force dans un braquage pour s’acquitter d’une dette, il décide pourtant de lui venir en aide. L’expédition tourne mal… Doublé par ses commanditaires, et obsédé par les risques qui pèsent sur Irene, il n’a dès lors pas d’autre alternative que de les traquer un à un…

 

Nicolas Winding Refn n’en finit plus de nous surprendre, sa filmographie a elle seule reflète l’éclectisme et l’originalité du cinéaste danois. Après avoir été révélé au grand public par le biais de sa trilogie Pusher (1997/2004/2005) et après avoir réalisé des films tous plus différents les uns des autres (Bronson - 2009 & Valhalla Rising - 2010), il adapte ici le roman éponyme de James Sallis et en restitue une sorte de western urbain auquel on n’attendait rien d’autre qu’une Série B magnifiée par un cinéaste de talent. Au final, il en résulte un thriller d’une rare violence, sublimé par une mise en scène parfaitement gérée alternant des plans en accéléré ou au ralentit, une qualité photo plus que soignée, un polar où les codes sont cassés afin d’être mieux revisités (voir réinventés). Le film met en scène un homme sans nom, que l’on appellera "le Driver", il est cascadeur de cinéma le jour et chauffeur de gangsters la nuit, il mène une vie paisible, mutique et taciturne, c’est un personnage difficile à cerner et d’une profonde gentillesse (mais sous sa carapace se cache un homme à la fois protecteur et exterminateur, qui n’hésite pas à recourir à la violence pour parvenir à ses fins). Nicolas Winding Refn nous bluffe littéralement en mettant en scène Ryan Gosling dans le rôle titre (un rôle qui était initialement prévu pour Hugh Jackman). Ce dernier parvenant sans la moindre difficulté a alterner entre la sagesse et la folie pure (notamment dans l’incroyable séquence de l’ascenseur, sans oublier la séquence du motel à grands coups de fusil à pompe). En plus de magnifier son oeuvre avec des plans millimétrés (les rares scènes de poursuites en voitures), il soigne le tout grâce à l’apport d’une envoûtante (le mot est faible) B.O éléctro/pop vintage sur fond d’eighties (on retiendra notamment les morceaux suivants : "Nightcall" de Kavinsky & "A Real Hero" de College feat. Electric Youth). Mais la distribution ne se limite pas seulement à Ryan Gosling, on peut aussi saluer les prestations de Bryan Cranston, Ron Perlman, Albert Brooks, sans oublier la radieuse Carey Mulligan. Si Nicolas Winding Refn était parvenu peu à peu à sortir de l’anonymat avec ses films récents, on peut dire que cette fois-ci, il est clairement devenu bankable dans le paysage cinématographique Hollywoodien (son Prix de la Mise en Scène lors du 64ème Festival de Cannes ne fait que le confirmer).

 

***Très bon film.

 

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Sortie cinéma : 5 octobre 2011. Réalisé par Mark Mylod. Avec Anna Faris, Chris Evans, Ari Graynor. Ally voit sa vie toute chamboulée lorsqu’elle apprend via un article de presse que les femmes ayant eu plus de 20 partenaires sexuels ont toutes les chances de rester célibataire toute leur vie. Après avoir listé l’ensemble de ses Ex, Ally commence à perdre l’espoir de se marier un jour… Elle fait le serment de ne pas dépasser "son chiffre" (19), et sollicite l’aide de son voisin pour retrouver l’Ex de sa vie…

 

Une fois de plus, cette comédie US a bêtement subit un retitrage lors de son exploitation dans l’hexagone, ainsi What’s your number ? (2011) devient "(S)ex List", ce retitrage anglais n’a qu’un seul but, attirer le chaland dans les salles obscures en apposant le mot "sex" dans son titre (alors que le film est dénué de scène de sexe), ce qui n’est pas nouveau puisqu’en début d’année, nous y avions déjà eu droit, notamment avec "No Strings Attached" devenu en France "Sex Friends", sans oublier "Friends with Benefits" devenu quant à lui "Sexe entre amis". Au final, qu’en est-il de cette comédie adaptée du roman "20 Times a Lady" (écrit par Karyn Bosnak) ? Mark Mylod (Ali G - 2002) n’a pas cherché l’originalité, loin de là, en nous racontant les déboires amoureux d’une trentenaire qui découvre malgré-elle qu’elle cumule une quinzaine de partenaires sexuelles (alors que ses amis atteignent péniblement la dizaine). L’ensemble étant des plus conventionnel, on finit rapidement par trouver le temps long, faute d’avoir affaire à un scénario consistant, voir intéressant (à travers lequel on suit la célibataire préparer le mariage de sa sœur, une expérience similaire que nous avions vécue 2 mois plus tôt, avec le film Mes meilleures amies - 2011). En fin de compte, seule la prestation d’une Anna Faris délurée parviendra à nous faire tenir jusqu’au générique de fin, c’est dire son potentiel…

 

* Moyen.

 

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Sortie cinéma : 5 octobre 2011. Réalisé par Jim Sheridan. Avec Daniel Craig, Naomi Watts, Rachel Weisz. Editeur à succès, Will Atenton quitte son emploi à New York pour déménager avec sa femme et ses enfants dans une ville pittoresque de Nouvelle Angleterre. En s’installant, ils découvrent que leur maison de rêve a été le théâtre du meurtre d’une mère et ses deux enfants. Toute la ville pense que l’auteur n’est autre que le père qui a survécu aux siens.

 

A la vue de l’exécrable bande-annonce (qui dévoile les principaux twists scénaristiques), on craignait le pire de la part de Dream House (2011). Mais comment ne pas résister à l’idée d’aller le voir, avec une distribution aussi alléchante que celle-ci. Ce que l’on ne parvient pas à comprendre, c’est comment un réalisateur tel que Jim Sheridan (Au nom du père - 1994 & Brothers - 2010), plusieurs fois nommé à l'Oscar du Meilleur Réalisateur, à pu mettre en scène une telle déception ? Pour son premier thriller d’épouvante, le cinéaste met en scène une œuvre de commande plombée par un scénario grotesque et au combien déjà vu et revu au cinéma ces dernières années. Le film démarre assez mal dès le début on se demande réellement ce qui s’est passé dans la tête du réalisateur pour mettre en scène un tel ratage. La suite quant à elle ne parviendra jamais à relever le niveau, d’une banalité affligeante, on se laisse prendre au jeu, espérant sans cesse que le film remonte dans notre estime, mais c’est peine perdue. Un beau gâchis qui tente de se rapprocher de quelques œuvres telles que Sixième Sens (1999), Les Autres (2001) ou encore Shutter Island (2010), préférant ainsi éviter toute tentative d’originalité, ne cherchant absolument pas à innover ou à tenter quelque chose d’inédit. Fade et dénué de suspens (un comble pour un film d’épouvante), niveau distribution si Daniel Craig reste stoïque durant toute la durée du film, on pourra toujours se rabattre sur Rachel Weisz, faute d’avoir eu Naomi Watts (qui n’apparaît pas plus de dix minutes en tout et pour tout).

 

* Moyen.

 

Critiques by Cinéphile NostalGeek

Rédigé par Geotoine

Publié dans #Critiques

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