CRITIQUE - La Belle et la Bête
Publié le 28 Février 2014
Résumé : 1810. Après le naufrage de ses navires, un marchand ruiné doit s'exiler à la campagne avec ses six enfants. Parmi eux se trouve Belle, la plus jeune de ses filles, joyeuse et pleine de grâce. Lors d'un éprouvant voyage, le Marchand découvre le domaine magique de la Bête qui le condamne à mort pour lui avoir volé une rose. Se sentant responsable du terrible sort qui s'abat sur sa famille, Belle décide de se sacrifier à la place de son père. Au château de la Bête, ce n'est pas la mort qui attend Belle, mais une vie étrange, où se mêlent les instants de féerie, d'allégresse et de mélancolie.
A l'origine de cette nouvelle version de La Belle et la Bête, il y a l'envie de faire un film pour tous : un long-métrage que l'on pourrait aller voir en famille et qui serait autant apprécié par les enfants que par le public adulte. Une entreprise d'autant plus honorable que le film serait réalisé par une équipe française. Créer un gros films qui puisse rivaliser avec les productions américaines, voici le pari fait par Christophe Gans (Le Pacte des Loups, Silent Hill) et qui donne lieu au film français le plus ambitieux de ces dernières années. Laissez-vous embarquer et redécouvrez l'histoire de La Belle et la Bête.
Lorsqu'il a eu l'intention de faire ce "film pour tous", Christophe Gans s'est tout de suite orienté vers l'univers des contes. Toutefois, son choix initial était tout autre : La Belle au Bois Dormant ayant sa préférence, mais un film étant déjà en préparation côté américain, il a reporté son attention sur un autre conte, vous devinerez aisément lequel. Un mal pour un bien, puisque le réalisateur se place alors dans l'héritage du film de Jean Cocteau, véritable chef-d'oeuvre du cinéma française et belle référence pour bien des cinéphiles. Et quoi de mieux pour relancer la machine française qu'un retour aux fondamentaux et aux classiques ? Mais ce nouveau film, s'il garde la même base de récit, tend à s'éloigner du film de Cocteau en accordant par exemple plus d'importance à l'entourage de Belle et au passé de la Bête. Petite anecdote, Gans a repris certaines idées qu'il avait eues pour La Belle au Bois Dormant et les a incorporés dans La Belle et la Bête, notamment en ce qui concerne les scènes liées aux souvenirs.
Pour incarner la Bête et sa Belle, on retrouve Vincent Cassel et Léa Seydoux. Ils tous deux étaient les premiers choix du réalisateur. Et c'est tout à fait logique : ils font partie des rares que l'a pu imaginer porter les personnages à l'écran dans cette version. Néanmoins, on reste au final assez septiques sur ce casting, notamment en ce qui concerne Vincent Cassel. Léa Seydoux a réussi à faire taire nos craintes et André Dussolier s'en sort à merveilles dans le rôle du Père, à des milliers de kilomètres d'un insupportable Eduardo Noriega en Gaston de service. Lequel est pourtant loin d'être un mauvais acteur.
Doit-on alors critiquer la direction d'acteurs de Christophe Gans ? Ou est-ce que du scénario lui-même que vient le problème. En tout cas, on ressent qu'il y a quelque chose qui cloche dans cette nouvelle adaptation. Au-delà des acteurs, on a par exemple de la peine à pardonner au réalisateur certaines scènes qui tombent à la limite du ridicule, ainsi qu'un final trop marqué par l'esthétisme du jeu vidéo. Gans est un véritable passionné de ce côté-là et il n'est guère étonnant que son travail en soit impacté. Il est toutefois dommage de constater qu'ici cela alourdit inutilement le film et donne un climax qui retombe dans les travers du final raté de Silent Hill.
Pourtant tout n'est pas à jeter dans ce La Belle et la Bête. L'aspect "conte" fonctionne plutôt bien et on se laisse porter par cette histoire que l'on connaît tous, mais que l'on prend plaisir à redécouvrir. L'esthétisme du film est absolument magnifique et on ne peut que féliciter l'équipe derrière, qui pour un budget plus que limité (on parle de 32 millions d'euros) est parvenu à nous proposer des décors incroyables et criants de beauté. C'est splendide voilà. Et il ne manque vraiment qu'un tout petit quelque chose pour que cette nouvelle version s'impose comme un nouveau classique.
Quelques informations intéressantes issues de notre rencontre avec le réalisateur Christophe Gans: Le design de la Bête est signé par Patrick Tatopoulos, lequel à travaillé sur la saga Underworld. La "tête" a été réalisé en réel avant d'être numérisée à très haute définition et intégrée sur le corps de Vincent Cassel. Le seul film que Christophe Gans a demandé à son équipe de voir avant le tournagé a été Legend de Ridley Scott, son film de fantasy préféré. Enfin, lors des phases intermédiaires de montage, l'équipe a eu recourt à des peintures pour remplir les arrières plans. Les bonus de la future édition vidéo devraient proposer un aperçu du rendu que cela donnait.
La Belle et la Bête - Actuellement au cinéma
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