Critique - Green Room

Publié le 15 Avril 2016

Critique - Green Room

Exercice périlleux que celui d'écrire d'écrire une critique en cherchant à en dire le moins possible. Et pourtant, Green Room mérite cet effort car lorsque vous serez devant, vous serez ravi de ne rien savoir dessus. Tout peut arriver dans Green Room et moins on en sait, mieux c'est. Mon objectif va alors d'être de vous convaincre d'aller le voir sans en parler. Mission acceptée! Vous remarquerez que le traditionnel résumé présent sur chaque critique est absent et pour cause : il en dit déjà beaucoup trop. Ne parlons même pas de la bande-annonce. Si vous l'avez vue, vous vous doutez déjà que le film a quelque chose de différent. Sinon, vous devez maintenant être intrigué par tout ce teasing.

Critique - Green Room

L'image ci-dessus montre le réalisateur et scénariste Jeremy Saulnier. Si vous avez écumé les salles en juillet 2014, vous avez sans doute vu son second long Blue Ruin, une quête vengeresque violente récompensée un an plus tôt à Cannes. Ancien directeur de la photographie, Saulnier a passé le cap de la réalisation en 2007 avec Murder Party, une comédie horrifique.

Green Room reste dans le même esprit et se présente comme un long à la fois très sombre et très sanglant, avec une pincée d'humour. Ah oui, il vaut mieux être à l'aise avec tout ce qui est boucherie, car même si ce n'est pas le film le plus sanglant jamais réalisé, Green Room frappe toujours là où ça fait mal et quand on s'y attend le moins. Attendez-vous à avoir l'estomac retourné en plusieurs occasions. Et en même temps à y prendre un malin plaisir! Car c'est là tout le génie derrière Green Room : malgré toutes les épreuves que vont traverser les personnages, on ne peut s'empêcher de bondir d'excitation sur notre siège. Sans doute en réponse à l'adrénaline qui nous submerge pendant tout le film.

L'histoire est des plus simples, et l'élément déclencheur arrive tout de même à nous prendre par surprise. Un groupe de jeunes se retrouve dans une situation bien embarrassante et sans aucune échappatoire. Aucune qui les laissera indemnes en tout cas. Le piège se referme sur eux et en même temps sur nous qui avons rejoint leur bande. La première partie est déjà très bonne, avec une ambiance unique, mais une fois tout en place, une tension s'installe et se nous lâche plus jusqu'à la fin. A partir de là, dfficile de prévoir la suite. Rien ne se passe comme prévu. Les personnages font des erreurs et en paient les conséquences. Des propres mots de Jeremy Saulnier : "Green Room se veut comme un coup de poing à l'estomac". Ce qu'il réussit parfaitement.

Critique - Green Room

Ne vous faites pas de fausses idées. Pas de monstres ou d'éléments fantastiques ici. Tout est bien réel, et la violence est humaine, comme elle avait pu l'être dans Blue Ruin. A ceci près que si Blue Ruin pouvait parfois manquer manquer de rythme, Green Room ne vous laisse aucun de moment de répit. Des éléments sont donnés pour expliquer  l'histoire dans laquelle s'est mise la bande, mais vous pouvez passer au travers et juste penser à l'aspect "survie", l'expérience n'en est que plus viscérale. Certes, on pourrait reprocher au film de passer un peu trop de temps du côté des méchants, mais on lui pardonne sans mal tant il se rattrape tout de suite sur la séquence suivante.

Vous aurez l'occasion de croiser quelques têtes connues dans Green Room : Anton Yelchin, Imogen Poots, Callum Turner, Mark Webber, Macon Blair ou encore Patrick Stewart. Chacun disparaît derrière son rôle et livre une très bonne performance.

Critique - Green Room

On a vu de quoi Jeremy Saulnier était capable avec Blue Ruin. Green Room va encore plus loin et s'avère la bonne surprise de ce début d'année. L'ambiance est géniale, c'est imprévisible et vous allez vivre les 90 minutes les plus éprouvantes et excitantes qu'il est possible de vivre au cinéma. Même le plus prévenu des cinéphiles se laissera surprendre. Respectez le deal et ne regardez rien dessus avant la sortie : vous ne serez pas déçus.

Blue Ruin, de Jeremy Saulnier.
Au cinéma le 27 avril 2016.

Critique - Green Room

Rédigé par Geotoine

Publié dans #Critiques, #Green Room, #Imogen Poots, #Jeremy Saulnier

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