Critique - Cendrillon de Kenneth Branagh
Publié le 6 Mars 2015
Il y a moins de deux mois, Disney mélangeait les contes de fées pour mieux les déconstruire et les analyser dans le musical Into the Woods. La Cendrillon des frères Grimm était de la partie - campée par la fabuleuse Anna Kendrick. En chantant, celle-ci ne cessait de s'interroger sur la sincérité des sentiments qui l'unissaient au Prince Chris Pine. Voilà pour ce petit apparté qui n'aura d'utilité que de vous mener vers notre critique d'Into the Woods. Le studio multiplie les Cendrillon en ce début d'année, mais il est La Cendrillon qui va nous occuper aujourd'hui s'avère en effet l'héroïne d'un récit bien différent, plus proche de la version de Perrault et du classique Disney. Pas un pas en arrière, mais juste une autre vision du conte. Ici, tout est magique et colorée, destiné à vous mettre des étoiles plein les yeux. Ce que le film accomplit avec succès !
Ce n'est pas la première adaptation live d'un film d'animation Disney. D'autres comme Alice au pays des Merveilles et Maléfique ont ouvert la voie ces dernières années. Ces deux-là récoltèrent même beaucoup de succès : le milliard de dollars pour le premier, 750 millions pour le second. Logique donc que le studio poursuive sur sa lancée et nous propose maintenant, dans la même veine, Cendrillon. "Dans la même veine" car il s'agit une nouvelle fois de la transposition d'un univers féérique et de ses personnages, mais si on regarde de plus près, Cendrillon est le premier à respecter à la lettre le récit original. Pas question ici de découvrir ce qu'il se passe après ou d'explorer une autre facette de l'histoire. Vous retrouverez tout ce que vous connaissez - et que vous appréciez sûrement, sans aucun ajout majeur à signaler. Le prince et son entourage prennent peut-être un peu plus d'importance, mais c'est tout.
C'est sans doute ce qui peut effrayer à l'approche de ce Cendrillon : se retrouver face à un film que l'on a déjà vu. Il est quasi-impossible d'être passé à côté du personnage, lequel a peuplé des dizaines et des dizaines de longs-métrages, et le Disney n'est pas un classique pour rien. Faire un film qui reprenne tout à l'identique, rien de très original là-dedans, mais s'il s'agit d'en donner la version ultime sur grand écran, là ça devient plus intéressant. Il faut dire que Disney s'est donné les moyens en transformant cette histoire de princesse en un film à gros budget et, surtout, haut en couleurs. On va avoir l'occasion de s'en rendre compte tout du long.
Dès la toute première scène, c'est l'émerveillement et ça le restera jusqu'à la dernière image. Ce nouveau Cendrillon est visuellement sublime, et dans chacun de ses plans, le conte de fées prend vie. Au niveau des impressionnants décors déjà. Ils se distinguent de ceux de Maléfique et Alice par un rendu plus naturel et réaliste qui ne fait qu'ajouter du charme à l'ensemble. Magnifique travail aussi au niveau des costumes, et des incroyables robes et costumes qui parsèment les différentes scènes. La séquence du bal est à ce titre l'une des grandes réussites du film, au-delà du moment fort de la danse. On est transporté dans un autre monde, un monde de princes et de châteaux entourés par d'imposantes forêts, animé par les somptueuses musiques de Patrick Doyle. On se laisse alors bercer par ce conte vu et revu, mais si bien raconté. Cela, on le doit en partie à la réalisation impeccable de Kenneth Branagh. La caméra se permet de belles envolées et des grands larges qui embrasent les décors, tout en se rapprochant des personnages pour les scènes plus intimistes. De beaux moments d'émotion en provenance du cast, essentiellement british.
Lily James est sans doute l'élément dont dépendra votre appréciation générale. Si comme pour nous elle parvient à vous séduire en Cendrillon, alors vous ne manquerez pas d'apprécier le film. La jeune actrice - échappée de Downton Abbey - campe un personnage attachant, doux et d'une gentillesse infinie, tout en y injectant une certaine force et un courage certain. Sa relation avec Richard Madden, incarnation du prince aux yeux bleus, est parfaite, on sent bien l'alchimie entre les deux. Une histoire d'amour les attend, belle et simple quand on en fait de moins en moins souvent au cinéma, menacée par des personnages annexes tels la marâtre Cate Blanchett. Les personnages secondaires se distinguent également, et les belles-soeurs sont agaçantes juste ce qu'il faut, c'est parfait. Seule petite faiblesse à notre goût : la Bonne Fée Helena Bonham Carter, donc le caractère décalé contraste un peu trop avec le reste. Son apparition est toutefois très courte et n'a pas le temps d'entâcher notre enthousiasme. Le lézard se reconnaîtra ici.
On allait un peu à reculons dans la salle, la surprise n'en fut que plus belle. On en ressort absolument enchanté, retombé en enfance et conscient d'avoir assisté à un très beau spectacle. Non seulement il s'agit d'une magnifique adaptation du conte original, mais c'est aussi le meilleur film live made by Disney de ces dernières années. Une histoire simple, que l'on connait tous, mais dont le charme est amplifié au fil d'une narration sans accroc qui se suit sans déplaisir et qui nous fait passer par de multiples émotions. Ah, et tout y est magique.
Un petit mot sur La Reine des Neiges - Une Fête Givrée qui précède chaque séance de Cendrillon (si les cinémas jouent le jeu). Il s'agit d'un court-métrage de six-sept minutes dans lequel on retrouve avec plaisir tous les personnages du film. L'intrigue est des plus simples, mais le court a la chance de bénéficier d'une animation parfaite et d'une très bonne chanson. On pourrait même dire plusieurs en fait puisqu'on a le droit à un démarrage très Broadway sur une reprise de Life's too short (chanson coupée du premier film). Très très sympa.
Cendrillon - Au cinéma le 25 mars 2015
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