Critique - Papa Ou Maman de Martin Bourboulon

Un bon concept de comédie suffit-il à faire un bon film ? De multiples exemples dans le passé nous ont prouvé que non. Néanmoins, on ne demandait qu'à être surpris par Papa ou Maman. Alors qu'en général un parent cherche à obtenir la garde de ses enfants lors d'un divorce, c'est ici l'inverse qui se produit : chacun des deux va tout faire pour que l'autre remporte la garde. Jouant sur le fait qu'en cas de désaccord les enfants choisissent, c'est alors une véritable guerre qui va se déclarer entre les parents, le père et la mère essayant de se faire détester au maximum pour que les enfants choisissent l'autre. Un concept hautement original et prompt à de nombreuses situations cocasses.

Comment réussir à se faire détester de ses enfants ? Le film exploite pleinement cette idée folle, laissant libre cours à l'imagination débordante du scénariste. Sans vous gâcher toutes les bonnes surprises, on peut vous dire que ça va loin, très loin parfois, mais sans jamais tomber dans l'excès. Là où ça devient vraiment intéressant c'est que ce concept de base ne concerne qu'une partie du film, et que le reste est tout aussi bon et drôle. Papa ou Maman évite les pièges habituels du genre et à aucun moment le rythme ne retombe. On passe l'intégralité du long-métrage un sourire sur la figure, et ça fait longtemps que ça ne nous était pas arrivé.

Cela, on le doit avant tout au fabuleux duo composé de Marina Foïs et Laurent Lafitte. C'est à l'écran que l'on se rend compte de l'incroyable alchimie qui existe entre les deux acteurs dans les peaux des persos. Ils semblent prendre un plaisir tout particulier à jouer, se donnent à fond et ça se ressent. Soulignons aussi la prestation de Michel Vuillermoz, génial en patron détestable.

Pas grand chose à reprocher au film. On passe un excellent moment devant, c'est frais, dynamique et très drôle. Pour une première réalisation, c'est du tout bon. Bravo Martin Bourboulon ! On hésitait à aller le voir et on n'a pas regretté une seule seconde d'avoir sauté le pas. Comme quoi la comédie française nous réserve encore quelques bonnes surprises.