Critique - Black Sails Saison 1

Publié le 26 Janvier 2015

Critique - Black Sails Saison 1

1715, l’âge d’or de la piraterie dans les Caraïbes. L’ancienne colonie britannique de New Providence est contrôlée par les pirates. Parmi eux, le plus célèbre et le plus craint est le Capitaine Flint. Lorsque la flotte britannique décide de reconquérir ce territoire abandonné aux mains des hors-la-loi, Flint décide de lutter. Car le retour de l’Empire Britannique signifierait l’extinction des pirates. Allié à Eleanor Guthrie, dont le père règne sur la contrebande à New Providence, il met au point un plan pour sauver les pirates. Au même moment, un certain John Silver est recruté dans l’équipage de Flint, un étrange jeune marin qui va rapidement s’opposer au capitaine…

Après le succès des Pirates des Caraïbes, on aurait pu croire à une renaissance des flibustiers sur les écrans. C'est pourtant tout l'inverse qui s'est produit, personne n'osant s'engoufrer dans le sillage des productions Bruckheimer. Dix ans après le premier volet, voilà que la chaîne de télé US Starz ose enfin une production de la même ampleur avec sa toute nouvelle série originale Black Sails. Le titre, qu'on pourrait traduire littéralement par "voiles noires", indique bien de quel genre il s'agit. Et si les pirates devaient finalement trouver leur salut par la voie de la télévision ?

Ces derniers jours, nous avons profité de sa disponibilité sur OCS pour nous faire l'intégralité de la première saison. Larguez les amarres et hissez la grande-voile (noire), nous partons pour des territoires peu recommandables où la survie se négocie à chaque instant.

Critique - Black Sails Saison 1

Produite par Michael Bay, la série s'inspire librement de L'Île au Trésor de Robert Louis Stevenson. Mais ne vous attendez pas à voir débarquer le jeune Jim Hawkins tout de suite. La première saison se veut en effet un prequel aux évènements du roman et se déroule une vingtaine d'années auparavant. Le mythique John Silver y apparait alors comme une nouvelle recrue qui - malgré son jeune âge - a déjà plus d'un tour dans son sac. Survivre dans un monde de pirates est loin d'être une choise aisée, et il va devoir tirer partie de tous les éléménets à sa disposition.

C'est d'ailleurs là que réside l'intérêt principal de la série : plus que la chasse au trésor, savoir comment toutes ces hommes "hors-la-loi" vont pouvoir vivre ensemble, quels accords vont être passés entre chaque clan. Les pirates partagent une terre commune - Nassau, capitale des Bahamas, où se déroule l'essentiel des intrigues. C'est là que vont se dérouler les tensions personnelles et politiques qui jalonnent chaque épisode de Black Sails. Autorité remise en cause, passé mystérieux, etc. C'est absolument captivant et la courte durée de la saison (8 épisodes de 55 minutes) prévient d'une quelconque lassitude.

Critique - Black Sails Saison 1

Passé le sublime générique d'ouverture - porté par la musique de Bear McCreary, on navigue entre taverne, bordel et bureaux. Mais où est la mer me direz-vous ? Toute proche et prête à être parcourue. Après le pilote réalisé par Neil Marshall, elle reprend la place principale dès le cinquième épisode. Les abordages ne sont pas légion, mais lorsqu'elles arrivent, les scènes d'action se dévoilent d'une rare qualité pour la télévision. Si on serait tenté de la rapprocher de Spartacus pour les nombreux complots et tentatives de prise de pouvoir, Black Sails reste de son côté relativement modeste et évite les excès niveau sexe et violence. Starz oblige, des corps dénudés sont toutefois de la partie.

Alors que l'on pensait se retrouver face à un univers entièrement masculin, la série surprend, les rôles les plus profonds et les plus intéressants étant campés par des femmes. En premier lieu, celui d'Eleanor Guthrie, qui n'est d'autre que la personne qui contrôle Nassau et l'ensemble du commerce des pirates. Un rôle fort pour l'incroyable Hanna New qui parvient sans soucis à s'imposer au milieu d'une troupe hommes (voir la fin de l'épisode 3). Face à elle, soulignons la performance en charisme de Clara Paget qui campe l'énigmatique pirate Anne Bonny. La performance de Toby Stephens est celle qui complète notre trio de tête, épisode 7 pour s'en convaincre.

Critique - Black Sails Saison 1

Au bout des huit épisodes (qui s'enchaînent sans mal), on retire une bonne impression de Black Sails. La série manque d'action, mais les combats sont ici remplacés par des conflits plus terre à terre qui parviennent à nous captiver tout autant. Si les luttes pour la survie et le pouvoir ne vous effraient pas, alors foncez car la série regorge de personnages que vous allez adorer adorer - ou détester au choix. Et une série qui met en avant les intrigues politiques entre pirates, avouons que c'est assez unique sur le paysage audiovisuel, et mérite d'être supporté.

Starz a confiance en sa protégée puisqu'elle renouvelle la série avant même la diffusion des épisodes de chaque saison. Il ne reste plus qu'à espérer que la série reste à ce même niveau de qualité pour les prochains chapitres et, pourquoi pas, s'envole même au-delà. A ce jour, les meilleurs épisodes se concentrent sur les chapitres impairs, ceux de Neil Marshall (I. et III.) devant les autres.

Black Sails - Saison 1 : Disponible en DVD et Blu-Ray
Black Sails - Saison 2 : A partir du 25 janvier 2015 sur OCS

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