Critique - Les Gardiens de la Galaxie

Au cours des dernières années, les Marvel Studios n'ont eu de cesse de nous surprendre et de nous décevoir. Depuis la grand réunion dans Avengers, c'était plutôt la deuxième impression qui primait : de bons films, mais qui peinaient à satisfaire pleinement nos attentes. Voilà qu'arrive cet été Les Gardiens de la Galaxie, un projet plutôt unique au sein de la Phase II de l'Univers Cinématographique Marvel. Après avoir savouré les suites des aventures de Iron Man, Thor et Captain America, on plonge cette fois dans un environnement totalement inédit, basé sur un comics assez peu connu. Pour ainsi dire, avant l'annonce du projet, on aurait été bien en peine de vous en parler. Depuis, la description faite par les Marvel Studios a plus qu'attisé notre curiosité. Un raton-laveur avec un fusil et un arbre qui parle, cela ne saurait suffire à faire un bon film. Toutefois, ce tandem inédit au sein d'une équipe tout aussi spéciale, folle, dingue (vous avez compris l'idée), voilà qui intrigue assurément. La question se pose donc : que valent ces Gardiens de la Galaxie ? Réponse ci-dessous.

Pour assurer la mise en orbite de leur film, les Marvel Studios ont fait appel au trublion James Gunn. Le réalisateur, auteur des remarqués Horribilis et Super, manie l'humour comme personne. Pour preuve, jetez un coup d'oeil aux deux longs précédemment cités, lesquels donnent chacun une vision plus qu'originale et décalée de leurs genres respectifs : l'horreur pour l'un, le film de super-héros pour l'autre. Nul doute que c'est cette dernière vision qui a prouvé aux Marvel Studios que Gunn était l'homme de la situation pour Les Gardiens. Et ils ne s'y sont pas trompés : seul un réalisateur déjanté comme lui pouvait faire du film une oeuvre aussi fun et décomplexée.

Car, autant le dire tout de suite, on prend son pied devant Les Gardiens de la Galaxie. Tout ce que l'on attendait des précédents films Marvel se produit enfin avec ce nouveau long-métrage : on vit une aventure à 300 à l'heure (et même plus, espace oblige) qui manie à la perfection action, émotions et humour. Une grande aventure intergalactique comme on en voit peu sur grand écran et un blockbuster qui surpasse toutes ses promesses de divertissement. Si vous ne l'avez pas encore deviné, tout cela fait des Gardiens le meilleur film des Marvel Studios, une prouesse à laquelle on rêvait seulement d'espérer (au vu des bandes-annonces, ça passait ou ça cassait).

Qu'est-ce qui nous a tant plu dans le film ? Sans aucun doute son charme, lequel opère dès les premières minutes et nous replonge en enfance devant les productions de Spielberg et Lucas. Il est par ailleurs mpossible de ne pas penser aux personnages mythiques d'Harrison Ford lors de la première apparition de Chris Pratt en Star Lord. Mais, à peine cette impression s'est-elle immicée au sein de notre subconscient qu'elle est immédiatement bousculée par les premières notes funky de Come & Get Your Love. Suivront par la suite des morceaux des Jackson Five, etc. sans oublier le déjà mythique Hooked on a Feeling. De quoi donner une dynamique tout particulière aux Gardiens. La bande son 70's, l'un des éléments qui confère au film son identité. Et une fois n'est pas coutume, son utilisation trouve une explication dans l'histoire même des personnages.

Les personnages, parlons-en justement, avec tout d'abord les fameux Gardiens. Pas très attrayants au premier abord - même détestables pour certains, ils parviennent par la suite à nous séduire, chacun à leur façon. Que ce soit le côté rebelle de l'espace de Star Lord, celui guerrier de Gamora ou encore celui brute épaisse de Drax, les cinq membres de la Team présentent tous une personnalité qui leur est propre, et ces cinq personnalités mises ensemble s'accordent parfaitement. C'est le gros point fort du film : l'équipe des Gardiens présente une composition plus que juste, et on ressort de la séance avec plusieurs préférés, quand ce n'est pas tous les cinq.

Star Lord bénéficie d'une certaine coolitude, de par son attirail (le casque qu'il arbore - effet d'apparition/disparition à revoir cependant, ses propulseurs) et surtout son attitude second degré. Celle-ci contraste merveilleusement bien avec le ton très premier degré de Drax, lequel peine à voir les subtilités de language de son compagnon. Cela amène à de beaux quiproquos et autant de passsages comiques qui consolident l'équipe et amènent de la fraîcheur au film. L'équipe est très bien formée et le long-métrage est très drôle, ah mince on se répète.. La belle et accrobatique Gamora, personnage féminin fort, a quant-à elle de grandioses scènes de combat, dont une séquence avec Nebula qui constitue l'un des points culminants de l'action. Soulignons le talent des interprètes - Chris Pratt, Zoe Saldana, Dave Bautista - qui donnent vie aux personnages jusqu'à se confondent avec eux. Parlons aussi du somptueux travail qui a été effectué sur les maquillages et costumes. On plonge dans l'univers et on n'a plus envie de ressortir.

Nos deux chouchous restent toutefois l'arbre Groot et le raton-laveur Rocket Raccoon. Pas vraiment un raton-laveur d'ailleurs, mais plutôt le résultat de plusieurs expériences scientifiques. Rocket Raccoon doit maintenant vivre avec ce passé et, si on le voit souvent grogner et jouer avec son fusil, on lui découvre aussi au cours de l'aventure un côté plus sensible bienvenu. Que dire enfin de Groot qui, s'il ne prononce qu'une seule phrase du film - avec plusieurs intonations certes, Groot qui donc tire la couverture à lui seul à de nombreuses reprises. Une vaillante boule de poils et une vraie force de la nature, deux personnages 3D qui se révèlent aussi attachants, voire plus, que les autres.

Niveau histoire, celle des Gardiens de la Galaxie est classique mais efficace. Il s'agit dans un premier temps d'introduire chacun des personnages, et cela est fait de manière dynamique via la quête d'un mystérieux objet. Pour le récupérer puis vaincre les forces du mal, on assiste à une succession de péripéties qui nous font passer par diverses contrées, planètes exotiques et autres environnements en tous genres. Gunn mise sur une atmosphère toujours funky et très colorée. C'est avec surprise que l'on constate que les couleurs fluos et designs des différents personnages s'accordent parfaitement pour donner un aspect visuel très agréable.

La seule noirceur vient des méchants du film dont l'imposant Ronan (méconnaissable Lee Pace), personnage manichéen dont rien n'égale le désir de puissance. C'est face à lui et la combattante Nebula que devront se dresser les Gardiens. Se trouveront sur leur route plusieurs personnages hauts en couleurs dont Yondu (Michael Rooker), un pirate de l'espace chef des Rôdeurs au destin lié à celui de Star Lord. On vous laisse découvrir par vous-même son fascinant pouvoir. N'oublions pas non plus le Collectionneur campé par Benicio Del Toro. Une belle bande de personnages qu'on se plait à découvrir au cours du film. Derrière l'humour très présent et les chansons des 70's, on a aussi plusieurs passages particulièrement émouvants, qui ne font que relever encore plus notre estime des Gardiens.

Pour son premier gros budget, James Gunn nous livre donc un long-métrage maîtrisé, qu'on sent marqué par son empreinte. Plus qu'une simple introduction à une nouvelle partie de l'univers Marvel, Les Gardiens de la Galaxie est une odyssée spatiale rafraichissante, qui nous apprend à aimer une équipe de cinq fous-furieux et nous fait vivre de belles aventures à leurs côtés. On vibre avec eux, et l'intrigue s'enchaîne sans temps mort - les chansons sont toujours là pour relancer le rythme quand il faut, entre scènes d'action impressionnantes et intenses (géniale course poursuite entre les Gardiens sur Xandar, scène de la prison, bataille finale), scènes décontractées et beaux moments d'émotions. Pas juste un grand film Marvel, mais un grand film tout court. Note : 5/5.

Les Gardiens de la Galaxie sortira sur les écrans français le 13 août 2014.

Merci à Julie et Charlotte du #DisneySocialClub.