Critique - Maléfique
Publié le 27 Mai 2014
MALEFIQUE révèle l'histoire méconnue de Maléfique, la méchante la plus emblématique de Disney, celle du classique de 1959 LA BELLE AU BOIS DORMANT. Maléfique était une très belle jeune femme au cœur pur, qui menait une existence idyllique dans le paisible royaume de la forêt, jusqu'à ce qu'un jour, une armée d'humains menace l'harmonie de son univers. Maléfique devient alors la protectrice la plus acharnée de son pays, mais une terrible trahison fait d'elle une femme au cœur de pierre. Jurant de se venger, elle affronte au cours d'une grande bataille le roi des hommes, et lance sa malédiction sur sa petite fille, Aurore, qui vient de naître. Mais tandis qu'Aurore grandit, Maléfique réalise que la jeune fille est la clé de la paix dans le royaume -- et celle de son propre bonheur...
porté par Johnny Depp et la jeune Mia Wasikowska. Un énorme succès qui a précipité l'arrivée de nouveaux films du même genre. L'année prochaine, nous aurons ainsi le droit à une version live de Cendrillon, réalisée par Kenneth Branagh. Mais avant celà, découvrons ce mercredi en salles une relecture bien particulière de La Belle au bois dormant. Ce qui en fait la particularité : et bien, cette fois c'est la méchante qui est l'héroïne !
Lorsque l'on remonte dans les souvenirs de notre enfance, nous avons tous un méchant Disney en tête. Si je vous dis le Capitaine Crochet, Ursula, Jafar ou encore Cruella, vous les reliez immédiatement au film dont ils sont issus. Comme le disait Hitchcock "meilleur est le méchant, meilleur est le film", et les films d'animations Disney ont su proposer au cours des décennies une galerie particulièrement abondante de méchants inoubliables. Parmi les plus charismatiques d'entre eux figure Maléfique, la sorcière diabolique de La Belle au Bois Dormant.
Celle-là même qui - ornée d'une cape sombre et de cornes sur le crâne, un corbeau au bout de sa longue câne - lance un mauvais sort à la fille des souverains du royaume. "Princesse avant d'avoir 16 ans, tu te piqueras le doigt avec le fuseau d'un rouet et tu mourras." Mort qui se traduira finalement par un sommeil éternel, du moins jusqu'à ce qu'
soit donné à la belle endormie. Mais qu'est-ce qui a bien pu pousser Maléfique à cette action ? Est-elle vraiment la méchant irrécupérable que l'on connaît ?Le film Maléfique se charge de lui donner un tout nouveau passé. Un passé qui parvient à justifier ses actes et donne par la même occasion un tout autre statut au Roi Stéphane. La backstory développée ici est l'un des gros points forts du film, offrant une vue plus large sur l'univers du conte original. Tout en conservant son redoutable charisme, Maléfique devient ici un personnage encore plus passionnant à suivre : elle n'est plus seulement la méchante de l'histoire. Un chamboulement bienvenu, qui permet de prendre quelques distances avec le Disney original sans toutefois le trahir totalement. Les craintes que l'on pouvait avoir sur l'articulation de l'intrigue se sont bien vite envolées, dès la scène d'exposition.
Angelina Jolie porte le film sur ses épaules et occupe la place centrale de l'intrigue. La princesse Aurore passe au second plan, mais bénéficie d'une interprétation de premier choix avec la toujours juste Elle Fanning. L'émerveillement de la jeune princesse est transmissible. On a été un peu déçu par le traitement apporté aux trois fées, avec un ton un peu trop léger. Rien à redire par contre sur les effets spéciaux, absolument spectaculaires. Un charme unique imprègne cette version, et la majorité des plans sont sublimes.
On a donc été plus que convaincus par cette Maléfique. Disney relevait un pari intéressant en faisant de sa "méchante" le personnage principal, et c'est parfaitement relevé. En ressort un film féerique, beaucoup moins sombre que ce qu'on aurait pu penser, et qui fait la part belle à Angelina Jolie. Une chose est sûre, on ne regardera plus La Belle au Bois Dormant de la même façon.