Critique - The Amazing Spider-Man : le destin d'un Héros
Publié le 12 Avril 2014
Ce n’est un secret pour personne que le combat le plus rude de Spider-Man est celui qu’il mène contre lui-même en tentant de concilier la vie quotidienne de Peter Parker et les lourdes responsabilités de Spider-Man. Mais Peter Parker va se rendre compte qu’il fait face à un conflit de bien plus grande ampleur. Être Spider-Man, quoi de plus grisant ? Peter Parker trouve son bonheur entre sa vie de héros, bondissant d’un gratte-ciel à l’autre, et les doux moments passés aux côté de Gwen. Mais être Spider-Man a un prix : il est le seul à pouvoir protéger ses concitoyens new-yorkais des abominables méchants qui menacent la ville. Face à Electro, Peter devra affronter un ennemi nettement plus puissant que lui. Au retour de son vieil ami Harry Osborn, il se rend compte que tous ses ennemis ont un point commun : OsCorp.
En janvier 2010, Sony Pictures annoncait avec fracas la mise en chantier d'un reboot de la saga Spider-Man. La raison ? Sam Raimi peinait à concrétiser son quatrième film et le studio devait absolument sortir un nouveau long-métrage, sous peine de perdre les droits du personnage. Une hypothèse inimaginable pour les responsables de Sony quand on connait les recettes mondiales de la première trilogie (2,5 milliards de dollars en trois films). D'où le reboot. Porté par le réalisateur Marc Webb (500 Jours Ensemble) et l'acteur américano-britannique Andrew Garfield (Boy A), The Amazing Spider-Man est sorti sur les écrans en 2012. Une "remise à zéro" qui se veut plus moderne avec un soin tout particulier accordé à la mythologie de l'homme-araignée. Poser les bonnes bases était primordial. En effet, avant même la sortie du film, deux suites étaient déjà annoncées et le succès d'Avengers en 2013 a entraîné avec lui le développement de deux spin-off pour continuer d'élargir l'univers Spider-Man : l'un sur Venom, l'autre sur les Sinister Six (une association de méchants mythiques), avec Marc Webb en consultant. Autant dire que la mythologie Spider-Man n'aura jamais été autant développée sur grand écran.
The Amazing Spider-Man 2, en plus d'être une aventure à part du super-héros, se doit donc de faire le lien entre le premier opus et l'ensemble des suites à venir, Sinister Six en tête. Ce sont alors les méchants qui se taillent la part belle de l'histoire, à savoir principalement Electro et le Bouffon Vert. Des méchants qui ne laisseront pas de tout repos le pauvre Spider-Man, bien au contraire.
On ne pouvait choisir un meilleur acteur que Andrew Garfield pour Peter Parker, et le premier The Amazing Spider-Man l'a prouvé, même aux plus septiques. On constate très vite dans cette suite que le jeune lycéen geek, timide et maladroit a beaucoup changé. Alors qu'il combat le crime dans les rues de New York, il est tiraillé entre son amour pour la belle Gwen Stacy (Emma Stone) et la promesse qu'il a faite à son défunt père de la garder à l'écart de sa vie. Plus que tout, il ne souhaite pas que ses activités de justicier masqué puissent la mettre en danger. Une idée que ne partage pas Gwen : elle ne voit pas quel bien cette séparation pourrait leur faire à tous les deux. Alors que l'avenir professionnel de la jeune femme se dessine, le couple va devoir choisir quelle suite il va se donner. Une intrigue amoureuse qui permet d'approfondir encore davantage la relation entre les deux personnages, et du pain béni pour Marc Webb qui tire profit de son expérience sur (500) jours ensemble.
Bien qu'il soit désormais à la fac, la vie étudiante de Peter est complètement absente des écrans, ce qui fait qu'on le voit confronté à un entourage des plus restreints. Outre Gwen, on notera aussi tante May (Sally Field), à qui Peter tente de cacher son identité secrète. Pas l'une des parties les plus intéressantes du scénario, mais qui permet quelques bonnes répliques. On continue par ailleurs de suivre Peter dans la recherche de vérité sur ses parents. Une intrigue censée représenter la mythologie centrale du reboot et qui, malheureusement, casse complètement le rythme du film. Il en est de même pour certaines sous-intrigues à la fois superflues et malvenues. On peut aisément citer celle des avions vers la fin du métrage, exemple typique de sous-intrigue qui aurait dû être délestée du montage final.
Si aviez peur pour Peter face au Lézard, attendez de le voir face à Electro.
Le film entier aurait pu être proche de la perfection sans ses défauts de rythme. Il y a une petite baisse en milieu de métrage (après Times Square), avec les pièces du scénario qui peinent à se mettre en place et des sous-intrigues parasites. Malgré ça, comme vous l'aurez compris, les méchants sont très bons avec un côté cartoon assumé pour certains et une réelle profondeur dramatique pour d'autres. Le long-métrage jongle d'ailleurs lui-même avec ces deux aspects et, à côté de ça, les répliques de Spider-Man font toujours mouche. Les scènes d'action sont pour leur part tout simplement époustouflantes et c'est un bonheur que de voir Spider-Man en pleine action dans les rues de Manhattan. Signalons enfin la très bon 3D du film et la partition de Hans Zimmer & Pharrell Williams qui amplifie la dynamique de chaque scène (le thème "électrique" d'Electro!). Et ce climax !!!