Critique - Captain America, le soldat de l'hiver
Publié le 11 Avril 2014
Après les événements cataclysmiques de New York de The Avengers, Steve Rogers aka Captain America vit tranquillement à Washington, D.C. et essaye de s'adapter au monde moderne. Mais quand un collègue du S.H.I.E.L.D. est attaqué, Steve se retrouve impliqué dans un réseau d'intrigues qui met le monde en danger. S'associant à Black Widow, Captain America lutte pour dénoncer une conspiration grandissante, tout en repoussant des tueurs professionnels envoyés pour le faire taire. Quand l'étendue du plan maléfique est révélée, Captain America et Black Widow sollicite l'aide d'un nouvel allié, le Faucon. Cependant, ils se retrouvent bientôt face à un inattendu et redoutable ennemi - le Soldat de l'Hiver.
Lors de la Seconde Guerre Mondiale, Captain America
a passé les 70 années suivantes hors du temps. Réveillé à notre époque, le voilà maintenant dans un monde totalement différent de celui qu'il a connu. Face à bon nombre de changements, il tente malgré tout de rester fidèle à ses valeurs. Désormais engagé aux côtés du SHIELD, il passe une grande partie de son temps à sauver la vie de concitoyens. Une routine qui va bientôt être perturbée. A la suite d'une mission en apparence banale, une attaque contre le chef du SHIELD va être la base d'une sombre histoire de complot où d'anciennes connaissances du Captain pourraient faire leur réapparition.On est ici bien loin du premier opus de Joe Johnson où le côté patriotique se mêlait à un regard nostalgique sur les films de super-héros à l'ancienne. Tout cela passe au second plan au profit d'une ambiance plus tendue et de scènes d'action encore plus prodigieuses. Qu'on se le dise tout de suite, on n'avait encore jamais vu de telles scènes d'action dans un film Marvel Studios. Le classique affrontement final n'est que l'apothéose d'une série d'autres scènes tout aussi marquantes. Explosions, fusillades, combats aériens, corps à corps, si vous voulez de l'action, vous serez servis. Ces scènes sont d'autant plus efficaces que Captain America trouve un adversaire à sa mesure en la personne du Soldat de l'Hiver. Dôté d'un bras robotique, ce mystérieux combattant - un fantôme pour certains - possède une rythmique du combat et une force qui n'ont rien à envie à celles de Rogers. Il le démontre d'une façon très offensive dans ses attaques, et dès lors tout semble possible, si bien que pour une fois dans un film Marvel, on craint vraiment pour la vie des personnages. Vont-ils tous en sortir indemnes ? Pas sûr. Point clé du film, l'identité du Soldat de l'Hiver aura de lourdes conséquences sur la suite des aventures de Captain America.
Ce dernier, toujours interprété par le très bon Chris Evans, se voit prêter main forte par Black Widow (Scarlett Johansson), encore plus acrobatique dans ses combats et qui s'ouvre un peu plus qu'auparavant (en attendant son propre film?). Même chose pour Nick Fury (Samuel L. Jackson), lequel bénéficie enfin de sa propre scène d'action solo ! Si celle-ci s'avère plutôt décevante, on découvrira néanmoins dans le film d'autres aspects du personnage qui apparaît moins en retrait. Nouveau venu, Sam Wilson (Anthony Mackie) est l'une des attractions immanquables de ce nouveau film, surtout lors qu'il revêt les habits du Faucon. L'autre principal ajout est bien entendu l'arrivée du secrétaire Alexander Pierce, interprété par Robert Redford, qui sera fortement impliqué dans les affaires du SHIELD.
Le SHIELD justement. On nous avait vendu Le Soldat de l'Hiver comme un film sur l'agence d'espionnage de l'univers Marvel, et on ne nous avait pas menti. C'est sans aucun doute l'un des films solos qui aura le plus fort impact dans la mythologie Marvel au cinéma. La structure entière du SHIELD est remise en cause, et les complots et trahisons sont légions, si bien qu'il est difficile de faire confiance à quiconque. On peut juste regretter que le scénario ne tire pas plus parti de ce dernier point. Thriller politique, le film l'est, mais, pénalisé par un démarrage poussif où les enjeux peinent à se mettre en place et un regard lourd sur le passé, on ne parvient à accrocher pleinement que lorsque l'intrigue parvient à s'émanciper et à décoller jusqu'à une excellente dernière partie où tout se conjuge à merveille. Anthony et Joe Russo réalisent une entrée remarquée dans le genre du film d'action, et sachant qu'ils seront aussi derrière la troisième volet (lequel sortira en 2016), on ne peut qu'être impatients.